Marinus van der Lubbe
Incendie du Reichstag
Palais du Reichstag 1932
L'INCENDIE DU REICHSTAG Le contexte Le président Hindenburg n'avait accepté de nommer Hitler Chancelier le 30 janvier 1933 que sur la promesse de la dissolution du Reichstag par le nouveau gouvernement et l'organisation de nouvelles élections afin de constituer une majorité politique plus solide. La préparation des nouvelles élections, prévues pour le 5 mars 1933, se déroule dans un climat de violence inouïe, les sections d'assaut (SA) multipliant intimidations et agressions contre les adversaires politiques du nazisme. La Prusse, où Göring était ministre de l'Intérieur, connait une véritable guerre civile. La police, à la tête de laquelle ont été placés des officiers SA et SS, n'exerce aucune répression contre les violences nazies tandis qu'elle n'hésite pas à se servir de ses armes contre les communistes. Dans ce contexte, il devient impossible de tenir en Prusse la moindre réunion politique non-nazie. Les faits Le 27 février 1933, vers 21h15, un étudiant en théologie passant devant le palais du Reichstag, siège du parlement allemand, entend le bruit d'une vitre brisée. Il alerte le gardien du parlement qui aperçoit une silhouette courant à l'intérieur du bâtiment en y boutant le feu. Les pompiers et la police arrivent rapidement sur les lieux où ils constatent de nombreux départs de feu. « Dans la salle Bismarck, située au nord de l'édifice, un homme jaillit soudain, torse nu, ruisselant de sueur, l'air égaré, avec un regard halluciné.» Cet homme, Marinus van der Lubbe, se laisse arrêter sans résistance et passe immédiatement aux aveux, affirmant que l'incendie est un geste de protestation et qu'il a agi seul. L'acte apparait effectivement totalement individuel et isolé de la part d'un détraqué qui avait déjà essayé quelques jours auparavant de mettre le feu à plusieurs bâtiments de Berlin. Les nazis décident cependant d'exploiter immédiatement l'évènement, et présentent l'incendie comme le signe avant-coureur d'un vaste « complot communiste »; Marinus van der Lubbe ayant appartenu aux jeunesses communistes . Les conséquences Dès le lendemain de l'incendie, le 28 février, les nazis obtiennent du président Hindenburg, un décret présidentiel « pour la protection du peuple et de l'État » : le Reichstagsbrandverordnung, qui suspend les libertés individuelles consacrées par la constitution de Weimar (liberté d'expression et d'association, liberté de la presse, respect du caractère privé des conversations postales et téléphoniques). L'article 2 autorise le gouvernement du Reich à exercer les pleins pouvoirs dans les Länder en cas de nécessité, remettant ainsi en cause le principe d'autonomie des Etats allemands. L'article 3 punit de la peine de mort la haute trahison, le sabotage et prévoit la mort ou les travaux forcés en cas d'atteinte à l'ordre public. Ce décret qui marque la fin de la démocratie reste en vigueur jusqu'en 1945. Hitler multiplie également dans les jours suivant les appels afin d'effrayer l'électorat allemand de l'éventualité d'un coup d'état communiste, propagande fructueuse à la veille des élections. Il lance la chasse aux communistes : le gouvernement fait arrêter plus de 4 000 militants du KPD, le parti communiste allemand, dont son président Ernst Thälmann, ainsi que plusieurs dirigeants socialistes et intellectuels de gauche, au total plusieurs dizaines de milliers de personnes. Le journaliste vedette Egon Erwin Kish est aussi arrêté. Ces opposants sont internés dans les premiers camps de concentration nazis, essentiellement à Dachau. Malgré la répression nazie, les élections du 5 mars ne donnent aux partis nationalistes regroupés autour des nazis qu'une simple majorité au Parlement. Les nazis eux-mêmes obtiennent 17 millions de voix (44%). C'est encore insuffisant à Hitler pour modifier la Constitution en sa faveur. Il lui manque la majorité des deux tiers. Les sociaux-démocrates conservent 7,2 millions de voix et les communistes 4,8 millions de voix. Zentrum, le parti catholique du Centre, accroît pour sa part le nombre de ses électeurs et avec son allié, le Parti catholique du peuple bavarois, obtient un total de 5,5 millions de voix. Habilement, sur les conseils de son ministre de la propagande, Josef Goebbels , Hitler organise en grande pompe la cérémonie d'ouverture du nouveau Reichstag dans l'église de Potsdam où repose le grand Frederic II. La cérémonie a lieu le 21 mars 1933, jour anniversaire de l'ouverture par Bismarck du premier Reichstag du précédent Reich, en 1871. Le vieux maréchal-président von Hindenburg en a les larmes aux yeux. Il serre chaleureusement la main du chancelier nazi, qu'il avait précédemment en horreur. Deux jours plus tard, le 23 mars, l'Assemblée se réunit à Berlin, à l'Opéra Kroll. Elle se voit soumettre par Hitler un «décret d'habilitation» qui ne projette rien moins que de donner au chancelier un pouvoir législatif exclusif pendant quatre ans, autrement dit le droit de gouverner et légiférer à sa guise sans l'accord des députés ! Les sociaux-démocrates, dans un ultime sursaut de lucidité, refusent le vote du décret. Hitler, à la tribune, les couvre d'un torrent d'injures. Mais le chef du Zentrum, Monseigneur Ludwig Kaas, convainc son groupe parlementaire de voter pour Hitler contre la vaine promesse que celui-ci respecterait le droit de veto du président von Hindenburg. Fort de la majorité indispensable des deux tiers, Hitler dispose dès lors d'un pouvoir dictatorial sur la plus grande puissance d'Europe continentale. Dès le 31 mars, faisant usage du décret d'habilitation, Hitler dissout les Diètes (ou assemblées législatives) des différents États qui composent la République allemande, à l'exception de la Prusse. L'Allemagne devient sans coup férir un État centralisé. Le 14 juillet, le parti nazi (N.S.D.A.P.) est proclamé parti unique, Le procés : Le procès de Marinus van Lubbe s'ouvre le 21 septembre 1933 à Leipzig. Durant tout le procès, il se comporta en automate, effondré, apathique, la tête penchée, incapable d'énoncer une phrase, si ce n'est pour se dire coupable. Des observateurs étrangers affirmèrent alors qu'il était drogué. Déjà, lors de son arrestation dans le Reichstag, la nuit de l'incendie, il avait paru être dans un état second. Sur le banc des accusés figurent également, l'ancien chef de groupe du parti communiste allemand, Ernst Torgler, et trois communistes bulgares, dont Gueorgui Dimitrov, futur secrétaire général du Komintern et futur premier ministre du gouvernement communiste bulgare. Pugnace, luttant pied à pied, tenant tête par sa rhétorique à Goebbels et à Göring à qui il fait perdre son calme, Dimitrov, qui a appris l'Allemand durant les mois de prisons précedant la condamnation, fait voler en éclat la thèse officielle et transforme le procès en tribune antinazie. Finalement, seul Marinus van der Lubbe est condamné à mort et décapité le 10 janvier 1934. Les quatre autres accusés sont acquittés. Ce verdict, qui ôte toute base à la thèse officielle des nazis, ne les empêchera pas de maintenir leur interprétation. Le 21 avril 1967, un tribunal de Berlin, à titre posthume et symbolique, transforme la condamnation à mort de van des Lubbe à huit ans de prison pour « tentative d'incendie avec infraction ». En 1980, Robert Kempner, un des procureurs américains des procès de Nuremberg, convaincu de l'innocence de Marinus van der Lubbe, obtient son acquittement, mais ce verdict est cassé un an plus tard en appel. Finalement, le 10 janvier 2008, les services du procureur fédéral allemand, jugeant la condamnation officiellement « illégale » annulent le verdict soixante-quinze ans après. La controverse Pour certains historiens, le doute demeure. Certains pensent que le soir du 27 février, un détachement de Sections d'Assaut (SA) nazies aurait emprunté un passage souterrain menant de la demeure de Hermann Göring, ministre de l'Intérieur du Land de Prusse) au Reichstag et y aurait répandu des produits hautement inflammables. La présence de Van der Lubbe sur place au même moment, allumant de son côté de petits foyers d'incendie, n'aurait été qu'une coïncidence à moins que des agents nazis aient poussé le Hollandais à la faute. Source: http://wikipedia.org
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