Le terme Luftwaffe (littéralement, arme de l'air) désigne les différentes armées de l'air de l'Allemagne au cours de son histoire. C'était aussi le nom officiel de l'armée de l'air allemande sous le Troisième Reich entre 1935 et 1945. L'entre-deux-guerres Le Traité de Versailles lui interdisant de maintenir une armée de l'air, l'Allemagne éprouve le besoin d'entraîner en secret ses pilotes pour une guerre future. Au début, on utilise les écoles de l'aviation civile pour l'entraînement des pilotes pour faire croire qu'ils piloteront des avions de lignes aériennes civiles telles que la Lufthansa. Mais il n'est possible d'utiliser que les avions légers sur le territoire allemand. Pour que les pilotes puissent acquérir de l'expérience dans les nouveaux avions de combat, l'Allemagne sollicite l'aide de l'URSS. Un aérodrome secret est établi à Lipetsk en 1924, et il opère pendant neuf ans jusqu'à sa fermeture en 1933. L'école utilise des avions d'entraînement néerlandais et russes ainsi qu'allemands. Le 26 février 1935, Adolf Hitler ordonne à Hermann Göring de rétablir la Luftwaffe, bien que le traité d'armistice soit toujours en vigueur. Mais ni la France ni le Royaume-Uni ni la Société des Nations ne font rien pour empêcher l'Allemagne d'entreprendre cette action ou d'autres violations du traité La guerre civile espagnole 1936-1939 La Luftwaffe saisit l'occasion de tester l'efficacité de ses tactiques de combat et de ses appareils pendant ce conflit quand la Légion Condor va en Espagne pour y donner un appui aérien à la révolte conduite par Francisco Franco contre le gouvernement républicain. Les machines, dont les noms deviendront fameux dans le monde entier, incluent notamment le Junkers Ju 87 « Stuka » (Sturzkampfflugzeug = avion de combat en piqué), spécialisé dans le bombardement en piqué, offrant alors une bien plus grande précision que le bombardement en altitude, et le Messerschmitt Bf 109 , l'avion de chasse le plus fameux en Allemagne. Les prémices du bombardement systématique des cités se manifestent le 26 avril 1937 lorsqu'une force de bombardement combinée à des avions allemands et italiens détruit le plus gros de la ville basque de Guernica au nord-ouest de l'Espagne, une cible civile sans intérêt stratégique et dont la destruction frappe les esprits. L'effet sera si foudroyant que le moral de la population civile plongera, et que le gouvernement n'aura pas d'autre choix que de solliciter la paix La Seconde Guerre mondiale 1939-1940 : Le Blitzkrieg et l’enchainement des victoires Pendant l'été 1939, à la veille du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la Luftwaffe devient l'armée de l'air la plus puissante du monde. Elle aligne environ 4 000 avions, dont 1 100 monomoteurs de chasse Messerschmitt Bf 109, 400 chasseurs-bombardiers bimoteurs Messerschmitt Bf 110 , 1 100 bombardiers moyens Dornier Do 17 , Junkers Ju 88 et Heinkel He 111 , et 290 bombardiers en piqué Junkers Ju 87 Stuka. Cela lui confère un rôle significatif pendant les premières campagnes de la guerre et contribue pour beaucoup au succès final des forces armées allemandes pendant la période du 1er septembre 1939 jusqu'à la mi-juin 1940, prouvant aux armées ennemies l'efficacité tactique du Blitzkrieg (guerre éclair) formulé par la Wehrmach t pendant la période de l'entre-deux-guerres. Avec d'autres pays, tels que l'Italie, le Japon, la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie, l'Allemagne nazie fait partie de l' Axe . En dix mois, elle est victorieuse de la Pologne, de la Norvège, du Danemark, du Luxembourg, de la Belgique et de la France, grâce à l'étroite collaboration de la Luftwaffe avec les divisions blindées, les Panzer, coordonnés par une radiotélégraphie novatrice, cryptée. C'est donc une armée de l'air confinée à un rôle tactique qui a fait gagner l'Allemagne. La Luftwaffe perd 1 470 avions sur le front occidental en mai- juin 1940 dont 1290 durant l'invasion des Pays-Bas, Belgique et France ; entre 250 et 300 appareils sont perdus lors d'accidents. La bataille d’Angleterre, premier échec Le commandant en chef de la Luftwaffe, le Reichsmarschall Hermann Göring commence à surestimer la capacité de ses escadrilles à apporter une victoire rapide et complète à l'Allemagne nazie. Il se vante de pouvoir détruire en un mois l'aviation britannique avant le déclenchement de l'invasion prévue du Royaume-Uni, l'opération dont le nom de code est Seelöwe (« Otarie »). Mais la Manche sépare la France occupée du Royaume-Uni comme la mer du Nord le sépare de la Norvège occupée. Cela contribue dans une grande mesure au maintien de la liberté du Royaume-Uni avec également l'emploi systématique du Radar et la résistance courageuse des pilotes de la R.A.F « Fighter Command », qui comporte non seulement des pilotes britanniques, mais aussi des pilotes de beaucoup d'autres nationalités, y compris des Français. Ultérieurement, l'incapacité de la Luftwaffe à conquérir la maîtrise du ciel pendant la Bataille d'Angleterre est vue comme la conséquence d'un changement de tactique. Au lieu d'attaquer les aérodromes militaires, la Luftwaffe commence à bombarder des cibles industrielles et des villes telles que Londres en représaille à un raid aérien sur Berlin le 25 août 1940 mené par des bombardiers du R.A.F Bomber Command. C'est un moment clé de la conduite de la guerre. L’amorce du déclin La puissance aérienne allemande commence petit à petit à diminuer à la suite de l'attaque de l'URSS en juin 1941 et de l'entrée en guerre des États-Unis en décembre 1941. L'Allemagne nazie éprouve des difficultés grandissantes d'approvisionnement en matériaux stratégiques, surtout l'aluminium, sans lesquels il devient de plus en plus difficile de construire des avions et d'autres armes pour les forces armées allemandes. Pire chose encore pour la Luftwaffe, la direction de Göring est vraiment défectueuse, bien que celui-ci réussisse toujours à rejeter la responsabilité de ses défaites sur ses subordonnés comme Ernst Udet (qui se suicide en novembre 1941). En outre, contrairement à l'armée de l'air des États-Unis (USAAF), les Allemands ne développent aucune force de bombardement stratégique. Et pourtant, avant la guerre, la Lufthansa employait des quadrimoteurs à longue portée (les Focke-Wulf Fw 200 ) pour des vols transatlantiques vers les États-Unis. Si les Allemands en avaient construit beaucoup au lieu de consacrer tant de ressources à la construction de bimoteurs, il est vraisemblable que de tels quadrimoteurs auraient pu infliger beaucoup plus de dégâts aux cibles dans le Royaume-Uni. Heureusement pour les Alliés, ils ne le feront pas, mais la Luftwaffe utilisera quand même le Fw 200 pour des missions sur l'Atlantique du Nord afin d'y détruire les navires de commerce qui apportaient les vivres indispensables aux îles britanniques assiégées. Sur tous les fronts Néanmoins, la Luftwaffe restait forte et, avec le renforcement de la Flak et de la Nachtjagd (Chasse de nuit), elle continua à abattre de nombreux avions de bombardement alliés. On ressent la supériorité aérienne allemande surtout sur le front de l'Est, car la Luftwaffe jouissait d'un niveau de technologie supérieur à celui des Soviétiques, ainsi que de la présence de beaucoup d'Experten, c'est-à-dire, des pilotes hautement expérimentés comme Erich Hartmann , qui terminera la guerre avec un palmarès incroyable - 352 avions ennemis abattus, dont 345 soviétiques. Toutefois, l'immensité du territoire russe autorisait les Soviétiques à reconstruire les usines à grande distance du front pour y fabriquer des milliers d'avions et d'autres armes qui permettaient à leurs forces armées d'arrêter et de repousser l'armée allemande en lui infligeant deux grandes défaites à Koursk et à Stalingrad (Volgograd), tout en empêchant la prise de Léningrad. La Luftwaffe est active sur beaucoup de fronts, y compris en Afrique du Nord où elle donne un appui aérien à l' Afrika-Korps , qui est sous la direction du général Erwin Rommel , et également durant les offensives contre la Yougoslavie et la Grèce avant le déclenchement de l'invasion de l'Union des républiques socialistes soviétiques le 22 juin 1941. Beaucoup d'unités de la Luftwaffe se trouvent aussi en Italie, même après l'armistice italien avec les Alliés en septembre 1943, et elles restent dans le pays jusqu'à la fin de la guerre en Europe en mai 1945. Il existe aussi en Roumanie quelques escadrilles de chasseurs de la Luftwaffe, ayant pour mission de protéger les gisements de Ploesti, qui fournissent à la machine de guerre nazie le carburant vital pour son offensive contre l'URSS. La fin de la guerre La Luftwaffe manque de carburant, de pilotes entraînés et expérimentés, d'organisation et d'aérodromes sûrs (c'est-à-dire cachés). La dernière grande offensive lancée par la Luftwaffe a lieu le 1er janvier 1945 : l' opération Bodenplatte , dont le but est de détruire au sol autant d'avions ennemis que possible. Mais de leur côté, les Allemands perdent plus de 300 appareils et sont désormais partout sur la défensive pendant que les Alliés occidentaux et les Soviétiques envahissent le territoire du Reich lui-même et s'approchent de Berlin pour mettre fin au régime nazi. Les Alliés bénéficient des efforts de la technologie allemande en saisissant beaucoup d'avions abandonnés sur place après avoir été presque ou complètement détruits par l'ennemi pendant sa retraite vers l'intérieur de l'Allemagne. Par exemple, l' opération Paperclip (trombone de bureau), en 1944-45, a pour but la saisie d'informations de toutes sortes dans le domaine des technologies militaires allemandes innovantes ainsi que la capture de spécialistes et d'ingénieurs pour les « évacuer » aux États-Unis, au Royaume-Uni, en URSS ou en France. Les troupes aéroportées Une des particularités uniques de la Luftwaffe (contrairement à d'autres armées de l'air), est l'existence d'une force spécifique de troupes parachutistes d'élite, les Fallschirmjäger. Les opérations aéroportées sont nombreuses pendant 1940-1941, comme par exemple la capture habile et rapide du fort d'Ében-Émael (Wallonie, Belgique) en mai 1940 et celle plus âpre de la Crète en mai 1941. Mais les pertes importantes subies par les parachutistes et leurs avions de transport Junkers ju 52 pendant la bataille de Crète convaincra Adolf Hitler que le largage de parachutistes en masse fut une grave erreur. Désormais, les Fallschirmjäger ne participeront plus à des opérations aéroportées de grande envergure, mais plutôt à des opérations spéciales tel que le sauvetage réussi du dictateur fasciste italien Benito Mussolini lors de l' opération Eiche en 1943. A partir de l’année 1944, les Fallschirmjäger n’étaient plus vraiment engagés dans des opérations aéroportées, notamment en raison de la réalité de la situation stratégique. Ils ont cependant continué de s'illustrer dans le seul rôle de troupes d'élite lors de batailles importantes telle que par exemple la bataille du mont Cassin où les Fallschirmjäger ont infligé des pertes énormes aux forces alliées de janvier à mai 1944. La chasse de nuit Quoique les Allemands aient fait des tentatives pour combattre les bombardiers lourds britanniques pendant la Première Guerre mondiale, la force de chasseurs de nuit allemande - la Nachtjagd - doit réinventer les tactiques à utiliser contre eux quand ils commencent à attaquer puissamment des cibles situées dans le territoire du Reich. Une chaîne de stations radar est établie sur toute la longueur du territoire, de la Norvège jusqu'à la frontière suisse, sous le nom de « Chaîne de Kammhuber », ainsi nommée d'après le Generalleutnant (lieutenant-général) Josef Kammhuber. Les escadrons avoisinants de chasseurs de nuit, les Nachtjagdgeschwader (NJG), reçoivent l'alerte pour décoller et intercepter les bombardiers ennemis. Ces escadrons sont équipés d'avions tels que le Messerschmitt BF 110 et le Junkers Ju 88, qui seront fournis plus tard avec le système de radar connu sous le nom de Liechtenstein, installé dans le nez. On considère le Heinkel He 219 Uhu (hibou) comme le meilleur des chasseurs de nuit allemands. Mais les Allemands ne les construisent pas en grand nombre. Deux noms notables parmi les as des chasseurs de nuit : Helmut Lent , qui réussit à abattre 110 avions ennemis avant de perdre la vie dans un accident à l'atterrissage en octobre 1944, et Wolfgang Schnaufer , qui réussit à en abattre 102 et à survivre à la guerre, mais qui perdra la vie à la suite d'un accident de voiture en France en 1950. Une industrie aérienne pionière Après avoir joué un rôle pionnier dans le développement des avions munis de turboréacteur avec des prototypes tels que le Heinkel He 178 et le Heinkel He H280, la Luftwaffe devient la première armée de l'air au monde à mettre en service - mais à la hâte - un avion à réaction opérationnel, le Messerschmitt Me 262 dit Schwalbe (hirondelle). L'avion rencontre de nombreux problèmes de fiabilité avec ses moteurs : bien que ceux-ci bénéficient du tout nouveau concept d'écoulement axial, il leur manque néanmoins les matériaux stratégiques de haute qualité requis pour leur fabrication, résultat des bombardements alliés et de l'évolution négative de la guerre pour l'Allemagne. En plus du Me 262, l'industrie aérienne allemande produit d'autres appareils assez avancés tels que l' Arado Ar 234 , un avion à réaction (soit bimoteur soit quadrimoteur) dédié au bombardement et à la reconnaissance, le Heinkel He 162 dit « Volksjäger » (chasseur populaire), un chasseur à réaction monomoteur (le moteur est un BMW 003), le Messerschmitt Me 163 dit Komet (comète), un chasseur propulsé par une fusée (la Walther 509), parmi d'autres. D'autres types d'avion avancés, tels que l'aile volante, le Horten Ho 229 (à l'origine le Horten Ho IX), que les Allemands fabriqueront dans l'usine de la Gothaer Waggonfabrik (Gotha), se trouvent soit au stade des essais, soit même sur le point d'entrer en production à la fin de la guerre en Europe. L'industrie aéronautique allemande développe également le premier missile de croisière du monde, le Fieseler Fi-103, baptisé le V-1 (V étant utilisé ici pour Vergeltung, représailles), et le premier missile sol-sol (ou « missile balistique ») baptisé le V-2 . Ces machines sont modernes, mais elles ne peuvent pas empêcher la défaite aérienne complète du Troisième Reich. Le commandement Pendant le cours du Troisième Reich, la Luftwaffe n'a que deux commandants en chef: Le premier est Hermann Göring. Mais Hitler le limoge à la fin de la guerre après avoir appris qu'il tentait de prendre contact sans autorisation avec les Alliés occidentaux dans le but de négocier un cessez-le-feu avant la chute de Berlin aux mains des Soviétiques. Hitler désigne donc le Generaloberst (colonel-général) Robert Ritter von Greim comme le second (et dernier) commandant en chef de la Luftwaffe. En même temps, il promeut celui-ci au grade de Generalfeldmarschall (général-maréchal). Ainsi, celui-ci devient le dernier officier allemand de la Seconde Guerre mondiale à recevoir une telle promotion au grade le plus haut. Organisation des unités opérationnelles Les unités opérationnelles et d'entraînement de la Luftwaffe s'organisent approximativement de la même manière que l'U.S. Army Air Corps (qui devient U.S. Army Air Forces plus tard). Les escadrons de chasseurs, les Jagdgeschwader (JG), se composent de trois ou quatre groupes (Gruppen), qui se composent eux-mêmes de trois escadrilles (Jagdstaffel), chacune composée de douze avions. Donc l'escadre de chasseurs N° 1 est la JG , le premier groupe de cette escadre est le I/JG 1 et la première escadrille est la 1./JG 1. (La JG 1 utilisait les Heinkel He 162 mentionnés ci-dessus vers la fin de la guerre en Europe. Pendant les deux derniers mois de la guerre, elle en perdit 22 ; dix pilotes trouvèrent la mort et six autres furent gravement blessés.) Le Gruppe est en général commandé par un Major (commandant) ou un Oberstleutnant (lieutenant-colonel) mais il arrive aussi que ce soit un Hauptmann (capitaine). Et en théorie c'est un Hauptmann (capitaine) ou un Oberleutnant (lieutenant) et parfois même un Leutnant (sous-lieutenant) qui se trouve à la tête d'une Staffel. De même, la Luftwaffe appelle les escadres de bombardiers les Kampfgeschwader (KG), celles de chasseurs de nuit les Nachtjagdgeschwader (NJG), celles de bombardiers en piqué les Stukageschwader (StG) et celles faisant des patrouilles maritimes et de sauvetage des équipages abattus en mer les Küstenfliegergruppen (Kü.Fl.Gr.). On appelle les groupes de bombardiers spécialistes les Kampfgruppen (KGr). Bibliographie - Patrick de Gmeline, La Luftwaffe : en couleurs, Heimdal, 1994 - Chris Bishop, Les escadrons de la Luftwaffe (1939-1945), Éditions de Lodi, 2007, - L'impossible victoire : la luftwaffe dans la Seconde Guerre mondiale, Presses de la Cité, 1998 - John Killen, La Luftwaffe, Robert Laffont - Christian Bernadac, La Luftwaffe, France Empire, 1998 - Jean-Bernard Frappé, La Luftwaffe attaque à l'ouest (France 1939-1942), Heimdal, 1991 - Jean-Bernard Frappé, La Luftwaffe en France - Normandie 1944, Heimdal, 1989, - Jean-Bernard Frappé, La Luftwaffe face au débarquement allié 6 juin-31 août 1944, Heimdal, 1999 Source: http://wikipedia.org
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Hermann Göring
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parachutistes allemands
messerschmitt Me 262
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