Général Franco
Miliciens républicains
Ruines de Guernica
LA GUERRE D'ESPAGNE En 1936 éclate en Espagne une guerre entre factions politiques comme le pays en a connu de nombreuses au cours du siècle précédent. Mais celle-ci survient dans une Europe en crise, où la démocratie parlementaire est presque partout menacée par la montée des totalitarismes, communisme, fascisme et nazisme. Avec l'intervention des puissances étrangères, la guerre civile espagnole s'internationalise et s'étire dans le temps. Elle prend une tournure très violente. C'est un prélude aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale qui survient quelques mois après la cessation des combats en Espagne et la prise de pouvoir par le régime dictatorial du général Franco. Haines politiques et sociales La guerre est l'aboutissement d'une interminable crise sociale, politique et religieuse qui remonte à la fin du siècle précédent. En 1923, le général Primo de Rivera a tenté de mettre de l'ordre dans le royaume à l'image de ses contemporains, l'Italien Mussolini ou encore le Turc Moustafa Kémal. Mais le dictateur doit quitter le pouvoir en 1930 et l'année suivante, le roi lui-même est renversé. La Deuxième République est proclamée mais la situation politique reste très tendue dans le pays. Les élections législatives du 16 février 1936 consacrent la victoire d'une coalition des partis de gauche, le Front Populaire (Frente Popular), qui réunit pour la première fois les communistes aux ordres de Staline, les socialistes et les radicaux, comme en France à la même époque. Le leader du Front Populaire, Manuel Azaña (56 ans), est élu président de la République le 10 mai 1936. Il nomme Francisco Largo Caballero, un socialiste proche des communistes, à la tête du gouvernement. Le journal officiel du PSOE (Partido Socialista Obrero Español) promet: «Nous ferons la même chose qu'en Russie», ce qui n'est pas pour rassurer les opposants! Le pays connaît une nouvelle flambée de violences qui se soldent par plusieurs centaines de morts et débouchent sur l'assassinat du député monarchiste José Calvo Sotelo (43 ans) le 13 juillet de la même année, peu après qu'il ait été menacé par la Pasionaria. La situation paraît sans issue et chacun s'attend à un soulèvement militaire (en espagnol, «pronunciamiento») comme le pays en a déjà connu une cinquantaine en un peu plus d'un siècle. Autant dire qu'il s'agit d'une tradition nationale qui vise à tempérer les excès du pouvoir. Manuel Azaña laisse venir le soulèvement, espérant ainsi crever l'abcès. Mais ce qu'il ignore, c'est que ce soulèvement-ci va déboucher sur l'une des plus impitoyables guerres civiles que l'on ait jamais connue. Le soulèvement, qualifié par ses auteurs de «glorioso Movimiento» (le glorieux Mouvement) survient le 17 juillet 1936 dans la garnison de Melilla, une enclave espagnole en territoire marocain, conformément à un plan préparé de longue date. L'inspirateur principal en est le général Emilio Mola, ancien chef de la police devenu gouverneur militaire de Pampelune, dans une région de petits paysans carlistes et catholiques, farouchement hostiles à la République, la Navarre. Il est associé au général Sanjurjo, en exil à Lisbonne, ainsi qu'au général Francisco Franco y Bahamonde, gouverneur militaire des Canaries. Dès le lendemain, le général Franco quitte son poste dans les îles Canaries. Il se rend en secret à Melilla et débarque deux jours plus tard en Andalousie avec ses troupes. Il s'agit essentiellement de musulmans marocains ou «maures» («los Regulares») et de soldats de la Légion étrangère(ou «tercio», par allusion aux glorieuses armées du Grand Siècle espagnol, fin du XVIe- début du XVIIe). Dans le même temps se soulèvent les garnisons de la plupart des grandes villes espagnoles. Mais une bonne partie de l'armée, la moitié environ, reste fidèle au gouvernement. Sur certains navires de guerre, il arrive que les marins s'emparent de leur officiers rebelles et les exécutent dans les formes. Sur d'autres navires, les officiers rebelles ont le dessus et font pendre aux vergues les marins qui refusent de les suivre. En définitive, en trois jours, les rebelles «nationalistes» s'emparent de la Galice et de la Vieille-Castille, près de la frontière avec le Portugal, ainsi que d'une partie de la Navarre, du Léon et des Asturies. En Navarre et Aragon, les insurgés bénéficient du soutien de milices carlistes, les requetes. Ce sont des paysans-soldats bien entraînés, catholiques fervents et monarchistes enthousiastes. Les nationalistes s'implantent aussi en Andalousie, à Cordoue, Grenade et Cadix, avec l'aide de bataillons ou «tabors» maures et d'unités ou «banderas» de la Légion. Mais à Barcelone, ils sont repoussés par les milices ouvrières. Ils échouent aussi à Valence et dans le Levant méditerranéen. Le général Mola compte s'emparer de Madrid en faisant converger sur la capitale quatre colonnes de troupes et en combinant leur action avec le soulèvement de civils madrilènes favorables au Mouvement. C'est ce qu'il appelle la «cinquième colonne» (l'expression fera florès). Mais la manoeuvre échoue devant la mobilisation impromptue des habitants. La capitale reste aux mains des troupes légalistes commandées par le général Miaja. Au terme des «trois jours de juillet»(18, 19 et 20 juillet), l'Espagne apparaît divisée en deux, avec un léger avantage au gouvernement, qui garde le contrôle des principales zones industrielles, de la capitale ainsi que de 14 millions d'habitants contre 10,5 aux insurgés. L'armée elle-même est divisée. La plus grande partie des officiers d'état-major sont restés fidèles à la République. Toutefois, les officiers intermédiaires, issus de la moyenne bourgeoisie, ont, eux, rejoint massivement le Mouvement et ils vont cruellement manquer au gouvernement. À première vue, le pronunciamiento a échoué. Vers une guerre longue Le général Franco prend la tête du Mouvement après la mort accidentelle, le 21 juillet, du général Sanjurjo, qui avait été pressenti pour ce rôle. Le 14 août 1936, alors que s'éloigne l'espoir d'une résolution rapide du conflit, les troupes maures et les légionnaires s'emparent de Badajoz, au sud. Leur victoire se conclut par un massacre atroce de la population. D'un point de vue stratégique, elle permet de relier les zones nationalistes du sud et du nord. Elle permet aussi à la rébellion de tenir les régions frontalières du Portugal, ce qui facilite son ravitaillement en armes et munitions. Les nationalistes arrivent aux portes de Madrid mais, de façon inattendue, diffèrent l'assaut sur la capitale le temps de secourir les défenseurs de l'Alcazar de Tolède, une forteresse où 1600 personnes supportent le siège de l'armée régulière. La propagande exalte les hauts faits des «héros de l'Alcazar». Le colonel Moscardó devient mondialement célèbre pour avoir refusé de rendre la forteresse quand les assiégeants l'avaient menacé d'exécuter son fils. Le général Franco sort de son rôle subalterne et acquiert aussi une notoriété mondiale. Mais le répit a entre-temps permis aux républicains de consolider la défense de la capitale avec pas moins de 30 km de tranchées... et le soutien essentiellement psychologique de volontaires étrangers. En novembre, ils peuvent ainsi repousser les assauts franquistes. Le conflit va dès lors se prolonger pendant deux ans et demi, opposant des armées de plus de 800.000 hommes chacune, avec un soutien actif de l'étranger. Il se double d'une révolution sociale et anticléricale où les anarchistes de la CNT (Confederación Nacional del Trabajo) et de la FAI (Federación anarchista iberica) jouent le premier rôle avec les paratrotskistes du POUM (Partido Obrero de Unificaciòn Marxista). Cette «révolution» se solde par des atrocités sans nom dont les prêtres et les religieuses sont les premières victimes. 7.000 au total sont assassinés, principalement en Catalogne. Dans les campagnes du nord, de simples paysans et manoeuvriers sont exécutés sans façon sur un soupçon de sympathie nationaliste. À Madrid, pendant le siège de la capitale, à l'automne 1936, les communistes traquent et exécutent des milliers de suspects sous la direction de conseillers soviétiques. Dix mille autres suspects échappent à la mort en se réfugiant dans les ambassades étrangères. Ces massacres et exactions surviennent principalement pendant les trois premiers mois du conflit. Ils ont pour effet de pousser l'Église du côté des nationalistes. Et le général Franco, qui ne manifestait à l'origine aucune attache pour la religion catholique, saute sur l'occasion pour transformer son soulèvement en «croisade»contre le communisme athée et criminel ! Il fait fi de ce que son armée est constituée de plusieurs dizaines de milliers de Marocains musulmans et de légionnaires «impies»... Et lui aussi organise sans état d'âme le massacre des suspects et des ennemis potentiels. L'année suivante, la guerre civile va s'internationaliser avec l'entrée en scène des Allemands de Hitler, des Italiens de Mussolini, des Soviétiques de Staline ainsi que des Brigades internationales . Il va de la sorte redoubler de violence... En s'internationalisant, la guerre civile espagnole devient un enjeu majeur de la lutte que se livrent dans toute l'Europe les démocrates et les mouvements totalitaires. La guerre civile devient un enjeu européen Dès le 22 juillet 1936, Franco, chef de la rébellion «nationaliste», adresse une demande d'aide en matériel, en avions et en experts à Hitler. La demande est transmise au Führer alors qu'il assiste à Bayreuth au traditionnel festival Wagner. Hitler y répond avec empressement en lançant l'opération «Feuerzauber» aux accents wagnériens. Il apporte à Franco un soutien matériel et logistique, ainsi que des chars et des avions sans se soucier du financement de l'opération. En octobre 1936, l'amiral Canaris propose à Franco la création d'une unité aérienne spéciale en échange de la livraison de minerais. C'est ainsi qu'est créée la Légion Condor sous le commandement du général von Speerle . Benito Mussolini, son allié de fraîche date, entre aussi dans l'aventure. Il envoie en Espagne pas moins de 60.000 à 70.000 soldats. Dès le 30 juillet, Français et Anglais ont la preuve de l'intervention italienne à la suite du crash d'un avion italien lourdement armé en Algérie... À partir de ce moment, on prend l'habitude de regrouper les mouvements totalitaires nationalistes sous le nom de «fascisme» (bien que Mussolini, seul leader à proprement parler fasciste, ne partage en aucune façon les délires racistes de Hitler ou la cruauté de Franco). Timidité des gouvernements démocrates En dépit de l'engagement de Hitler et Mussolini, les gouvernements démocrates de Londres et Paris persistent à prôner la «non-intervention». Ils y sont encouragés par le spectacle des violences exercées en Catalogne par les anarchistes et les communistes... Ils ne seront hélas informés que bien plus tard des violences tout aussi exécrables (exécutions sommaires, viols collectifs, castrations) commises en Andalousie et à Badajoz par le camp adverse. – Le gouvernement de Londres appréhende une internationalisation du conflit et ne voit pas sans déplaisir l'échec d'une république espagnole marquée à gauche, écartelée entre les anarchistes et les communistes, violente et brouillonne. – Pour sa part, le gouvernement français présidé par le socialiste Léon Blum n'ose pas s'engager ouvertement dans le conflit ; il envoie néanmois une aide militaire importante aux républicains, notamment 200 avions.... – L'URSS de Staline affiche bruyamment son soutien aux républicains. Elle pousse en avant les communistes espagnols. Mais le dictateur soviétique prend soin de vendre chèrement ses armes aux républicains, engrangeant à Moscou pas moins de 510 tonnes d'or espagnol (il s'agit des réserves d'or accumulées pendant la Première Guerre mondiale grâce au fructueux commerce de l'Espagne avec les puissances combattantes). Des volontaires de toutes sensibilités Faisant fi, souvent, des options de leur propre gouvernement, quelques dizaines de milliers de volontaires de toutes nations, surtout français et... italiens, constituent par ailleurs des Brigades internationales et combattent aux côtés des républicains. Parmi eux, les écrivains André Malraux (français) et Ernest Hemingway (américain) qui tireront respectivement de leur expérience le roman L'Espoir et le roman Pour qui sonne le glas. L'écrivain George Orwell (britannique) raconte dans Hommage à la Catalogne ses combats aux côtés des militants du POUM et notamment les journées tragiques de mai 1937 durant lesquelles se sont entretués staliniens, dissidents et anarchistes. Cette expérience va conduire l'auteur au rejet du communisme. Le communiste français André Marty (50 ans), membre du Komintern (l'internationale communiste inféodée à Staline), est nommé à la tête des Brigades internationales. Cet ancien «mutin de la mer Noire» (il avait refusé de combattre la Révolution russe en 1919) s'illustre par son incompétence et sa brutalité. Il gagne le surnom de «boucher d'Albacete» en souvenir des massacres qu'il couvre de son autorité dans cette ville. Offensives sans fin Le 6 novembre 1936, le gouvernement de Francisco Largo Caballero (67 ans) doit quitter Madrid, assiégée par les nationalistes. Il s'établit à Valence, sur la côte méditerranéenne. Au début de l'année 1937, les nationalistes s'emparent de Malaga, au sud, avec l'aide des Italiens, conduits par le général Mario Roatta. Il s'ensuit encore une fois une violente répression. L'aviation mitraille les malheureux qui s'enfuient sur la route d'Almeria. Mais la conquête de Madrid demeure l'objectif principal de Franco, chef des insurgés, auto-proclamé généralissime et «chef de l'État» à la suite de son succès de Tolède. Franco lance en mars une offensive sur la capitale à partir du nord-est, avec une colonne de troupes carlistes conduite par le colonel Moscardó, «héros de l'Alcazar», et une autre, italienne, conduite par le général Roatta, qui s'était illustré peu avant à Malaga. Mais malgré un début prometteur, les Italiens reculent face à la contre-offensive des républicains et des Brigades internationales, que raconte avec brio André Malraux dans L'Espoir. L'effet psychologique de la bataille dite «de Guadalajara» est immense dans le monde libre où chacun prend conscience du danger que représente pour la paix mondiale la coalition des régimes nazi et fasciste. Combats fratricides Au conflit droite-gauche entre nationalistes et républicains se superposent très vite des conflits au sein du camp républicain, entre socialistes modérés, communistes staliniens, communistes dissidents du POUM et anarchistes. C'est qu'une bonne partie des volontaires étrangers ne se soucient guère de restaurer la République«bourgeoise». Ils veulent rien moins qu'installer en Espagne une société révolutionnaire. Au sein des Brigades internationales, les agents soviétiques s'occupent d'éliminer les dissidents qui portent atteinte à l'autorité de Staline bien plus que de combattre l'ennemi commun, les nationalistes ! À Barcelone, au sein du gouvernement de Front populaire de Largo Caballero, les anarchistes de la CNT et les communistes du POUM, font alliance contre les communistes staliniens. Ces derniers réagissent en faisant d'abord exclure du gouvernement catalan Andreu Nin, l'un des chefs du POUM. Puis, le 3 mai 1937, les gardes d'assaut communistes attaquent le central téléphonique de Barcelone tenu par la CNT anarchiste. Finalement, les Soviétiques obtiennent le 17 mai 1937 l'éviction de Largo Caballero et son remplacement à la tête du gouvernement républicain par le docteur Juan Negrin (52 ans). Militant socialiste, Negrin a un an plus tôt, en qualité de ministre des finances, livré à Staline l'or de la Banque d'Espagne. Le nouveau chef du gouvernement liquide à Barcelone les derniers paratrotskistes du POUM et notamment l'un de ses chefs, Andreu Nin. Dans le même temps, la détermination du camp franquiste ne faiblit pas. Guerre totale Le 26 avril 1937, la Légion Condor bombarde la population de la petite ville basque de Guernica. On compte 800 à 1000 victimes. C'est le premier bombardement délibéré d'une population civile. L'émotion internationale soulevée par le drame de Guernica n'arrête pas les nationalistes. Ceux-ci se préparent aux dernières offensives contre les bastions républicains... L'émotion internationale soulevée par le bombardement de Guernica, le 26 avril 1937, n'arrête pas les nationalistes dans la guerre civile qu'ils ont déclenchée en Espagne 10 mois plus tôt. Ils profitent du soutien militaire des Italiens et des Allemands ainsi que des guerres fratricides du camp républicain pour multiplier les offensives et résorber l'une après l'autre les poches de résistance du gouvernement légal. Le 3 juin 1937, le général Mola périt dans un accident d'avion, comme un an plus tôt, le général Sanjurjo. Franco reste le seul chef de la rébellion. On l'appelle «caudillo» (le guide) d'un mot calqué sur l'allemand Führer, l'italien Duce ou le russe Vojd. Le 19 juin 1937, ses troupes s'emparent de Bilbao, métropole du pays basque, malgré sa ceinture de fortifications. Puis tombent Santander et enfin Gijon, dans les Asturies, près de la côte atlantique. Les vainqueurs exercent partout une répression féroce cependant que les combattants républicains sont évacués à la hâte par la mer. Le 31 octobre 1937, le gouvernement républicain de Negrin Lopez quitte Valence pour Barcelone. Le territoire qu'il contrôle encore se réduit comme peau de chagrin. Il s'étend essentiellement entre Madrid et Barcelone. En décembre, Negrin lance une offensive de la dernière chance sur le «saillant de Teruel», une région montagneuse à mi-distance de Madrid et Valence. Mais dès le 22 février 1938, les nationalistes reprennent la ville et dans les semaines suivantes, déclenchent l'offensive du Levant. À cette occasion, du 17 au 19 mars, l'aviation italienne bombarde intensément Barcelone à partir des îles Baléares. On compte 3.000 morts et des milliers de blessés. L'émotion internationale est une nouvelle fois intense. Le pape Pie XI lui-même proteste auprès de Mussolini. Quoi qu'il en soit, les franquistes réussissent le 15 avril à atteindre la Méditerranée entre Barcelone et Valence, coupant en deux la zone encore tenue par les républicains En juillet, les républicains traversent l'Ebre, le grand fleuve de Catalogne, et menacent de prendre les nationalistes à revers. Ces derniers suspendent du coup leur offensive vers Valence. Les chefs républicains placent désormais leurs espoirs dans une intervention plus franche des démocraties. C'est qu'en Europe, la tension est brutalement montée avec l' Anschluss et les menaces allemandes sur la Tchécoslovaquie. En cas de guerre entre l'Allemagne d'un côté, la France et l'Angleterre de l'autre, celles-ci seraient amenées à combattre aux côtés des républicains espagnols... Les accords de Munich ruinent ce calcul en différant la guerre générale de quelques mois. Fin de la résistance républicaine Le 23 décembre 1938, les franquistes lancent l'offensive finale contre la Catalogne et un mois plus tard, le 26 janvier 1939, ils entrent à Barcelone. Vers tous les postes-frontières des Pyrénées affluent de longues files de réfugiés, civils et combattants, qui fuient la répression nationaliste. C'est la «Retirada». Pas moins de 400.000 au total vont passer en France et un grand nombre y faire souche. Le gouvernement de Negrin est renversé le 5 mars 1939 par une junte formée à Madrid sous la houlette du général Miaja qui se dispose à négocier sa reddition avec Franco... Enfin, le 28 mars 1939, les nationalistes espagnols entrent à Madrid. Ils font le défilé de la victoire devant Franco. Le 1er avril 1939, Franco publie un laconique communiqué de victoire: «La guerre est finie». C'est la fin d'une guerre civile de trois ans qui aura coûté à l'Espagne environ 400.000 morts et autant d'exilés. C'est aussi la fin de la «République démocratique des travailleurs de toutes classes», née en 1931. Mais le pays n'est pas au bout de ses malheurs. De longues colonnes de réfugiés républicains se pressent à la frontière des Pyrénées et demandent asile en France. La répression, dans les premières années de la dictature franquiste va encore faire plusieurs centaines de milliers de victimes. Et ce n'est que bien après la Seconde Guerre mondiale que l'Espagne accèdera enfin à la sérénité... Bibliographie - Antony Beevor, La guerre d'Espagne, traduit de l'anglais par Jean-François Sené, Calmann-Lévy, Paris. - Bartolomé Bennassar, La Guerre d'Espagne et ses lendemains, Perrin, Paris, 2004. - Jean-François Berdah, La démocratie assassinée. La République espagnole et les grandes puissances, 1931-1939, Berg International, Paris, 2000 - Burnett Bolloten, La Révolution espagnole. La Gauche et la lutte pour le pouvoir, éditions Ruedo ibérico, Paris, 1977. - Gerald Brenan, Le Labyrinthe espagnol. Origines sociales et politiques de la Guerre civile, éditions Champ Libre, 1984. - Pierre Broué et Émile Témime, La Révolution et la guerre d'Espagne, Minuit, 1961, rééd. 1996. - Guy Hermet, La Guerre d'Espagne, Seuil, Paris, 1989. (ISBN 2-02-010646-9). - Pío Moa, La guerre d'Espagne, Tallandier, 2006 - Carlos Semprún Maura, Révolution et contre-révolution en Catalogne, Les nuits rouges, 2002. - Hugh Thomas, La Guerre d'Espagne, Robert Laffont, 1997 - Pierre Vilar, La Guerre d'Espagne (1936-1939). 5e éd. PUF, Paris, 2002. (Que sais-je ?) Source : www.herodote.net/article André Larané
Brigades internationales
Situation novembre 1938
Avion Légion condor
Armées BataillesCESEGUMO C entre d' E tudes sur la SE conde GU erre MO ndiale
Contacts Musées Biographies Lexique Conférences Chronologie AccueilCopyright 2009
About - Conditions - Contacts