Karl Dönitz
Base sous marine. Alvéoles de béton protégeant des bombardements
Les sous-marins allemands des deux guerres mondiales sont dénommés U-Boote (singulier en allemand U-Boot). Ils sont surtout célèbres pour leurs campagnes d'attaques de convois de ravitaillement partant des États-Unis et du Canada pour l'Europe. U-Boot est une abréviation d'Unterseeboot, qui signifie sous-marin en allemand. Les U-Boots furent une composante majeure de la bataille de l'Atlantique, qui dura jusqu'à la fin de la guerre. La stratégie de l'
amiral Karl Dönitz, Befehlshaber der U-Boote (commandant des U-boote) était d'étrangler le Royaume-Uni qui continuait le combat contre l'Allemagne nazie, en coulant les navires qui traversaient l'Atlantique pour la ravitailler. "La marine représente la meilleure des forces armées. La section sous-marine est le meilleur de la marine." Karl Dönitz Les premiers mois de la guerre virent les U-Boote accumuler les succès. Fin 1939, l'U-47 commandé par Günther Prien , se jouant de toutes les défenses, pénétrait dans la baie de Scapa Flow (au nord de l'Écosse), base navale de la Home Fleet britannique, et coulait le cuirassé
Royal Oak. Le public découvrit, outre Prien, les autres as de cette guerre sous-marine dont Churchill dit plus tard qu'il fut le seul péril qu'il redouta réellement pendant la guerre : Kretschmer, Schepke, Endrass... En quittant après juin 1940 et l'occupation de la France leur base de Wilhemshaven pour cinq bases sur le littoral atlantique français : Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Pallice (La Rochelle) et Bordeaux, les U-Boote accrurent également considérablement leur rayon d'action, tout en évitant la mer du Nord et la Manche, zones à la fois dangereuses et pauvres en cibles. À la tactique des convois mise en œuvre par l'amirauté pour protéger les cargos, Dönitz répliqua en groupant ses « Loups gris » en meute. Lorsqu'un sous-marin ou un avion de reconnaissance ( Focke-Wulf Fw 200C Condor ) avait repéré un convoi, il indiquait sa position au commandement qui lançait alors à la poursuite du convoi les sous-marins présents dans la zone. Une fois réunis, ils lançaient alors des attaques meurtrières sur des convois insuffisamment protégés. Immédiatement après l'entrée en guerre des États-Unis, l'opération Paukenschlag (« Coup de Cymbale ») marqua l'apogée des succès des sous-mariniers allemands : la zone au large des côtes nord-américaines sous juridiction américaine, où les cibles étaient jusque-là non menacées parce que les U-Boote n'y entraient pas, devint entre la fin 1941 et le printemps 1942 un champ de tir aux pigeons pour les sous-mariniers. Les navires qui naviguaient sans protection, ou protégés par des escortes aux équipages inexpérimentés, furent coulés par centaines. Ces temps heureux pour la Kriegsmarine prirent fin au milieu de 1942. Sur le plan technique, les Alliés utilisaient mieux le sonar, ils découvrirent ensuite les codes de la machine cryptée Enigma grâce à la reddition d'un équipage inexpérimenté. Les progrès du radar rendirent possibles les repérages de jour comme de nuit des submersibles en surface, et plus tard de leur schnorchel ou de leur périscope lorsqu'ils étaient en navigation sous-marine. Le rayon d'action des avions et leur armement anti-sous-marin allaient toujours s'améliorant, couvrant progressivement la totalité de l'Atlantique nord. Sur le plan militaire, les chantiers navals et les usines américaines rendirent disponibles toujours plus de liberty ships , d'escorteurs et d'avions; l'organisation et la protection des convois croissaient constamment ; des porte-avions d'escorte accompagnaient les convois ou, constitué en groupes de chasseurs de sous-marins, les chassait des routes maritimes. Avec les avancées des Alliés dans la lutte anti-sous-marine, les Loups gris, toujours moins nombreux et aux équipages toujours plus inexpérimentés, cédèrent du terrain et coulèrent toujours moins d'unités adverses. Dönitz avait succédé à Erich Raeder à la tête de la Kriegsmarine, les U-Boot aussi profitèrent de quelques améliorations techniques (torpilles acoustiques, détecteur de radar, etc.) mais cela ne permit pas de redresser la situation. À la fin de la guerre, la probabilité pour un U-boot de se faire repérer et couler était beaucoup trop élevée dans les zones utiles.
Les grands capitaines avaient péri en mer (Prien, Lüth et Schepke) ou avaient été fait prisonniers. Leurs successeurs Rasch, Cremer ou Hardegen se retrouvèrent bientôt acculés dans la mer du Nord et la Baltique, à protéger les navires allemands qui évacuaient le matériel et les populations des territoires de l'Est où l'Armée rouge avançait. Le nouveau sous-marin Walter, que Dönitz avait appelé de ses vœux dès avant la guerre, avait des performances qui faisaient de lui un sous-marin de nouveau redoutable, mais la capitulation survint alors que les premières unités venaient d'entrer en service. Pour les militaires appelés à servir dans l'armée de leur pays, l'arme sous-marine fut incontestablement la plus dangereuse de la Seconde Guerre mondiale : 743 U-Boote furent perdus sur les 1154 mis en service et 30 000 des 40 000 sous-mariniers qui servirent durant le conflit périrent en mer. Corps d'élite dans une Kriegsmarine déjà élitiste, regroupés dans
33 Flottilles, les sous-mariniers formaient une corporation à part, avec ses codes secrets, ses règles et ses traditions. L'amiral Dönitz, qui avait été commandant de sous-marin pendant la Première Guerre mondiale, veilla à entretenir parmi ses troupes un esprit de camaraderie affranchi d'une trop pesante rigueur hiérarchique : les sous-mariniers ne portaient par exemple pas d'uniforme à bord, ils portaient la barbe, ce qui est commode dans les espaces clos du sous-marin. Dans son testament, Adolf Hitler remit le pouvoir sur le Reich à Dönitz qui négocia la capitulation avec les Alliés. Il fut condamné par le Tribunal militaire international de Nuremberg à dix ans de prison qu'il purgea. La Kriegsmarine produisit plusieurs
types de U-Boot suivant les évolutions technologiques.
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