Auschwitz-Birkenau ou plus simplement Auschwitz est le plus grand camp de concentration et d'extermination du Troisième Reich. Sa localisation est partagée entre les villes d'Oświęcim (Auschwitz en allemand) et de Brzezinka (Birkenau en allemand), annexées au Reich (province de Haute-Silésie) après l' invasion de la Pologne. Ce camp de concentration, dirigé par les SS, est créé en mai 1940 et libéré par l'Armée rouge le 27 janvier 1945. En cinq années, plus de 1,1 million d'hommes, de femmes et d'enfants, meurent à Auschwitz, dont 900 000 immédiatement à leur sortie des trains qui les y amenaient. 90 % de ces personnes étaient juives. Ces victimes de la solution finale sont tuées dans les chambres à gaz ou parfois avec des armes à feu, mais meurent aussi de maladies, de malnutrition, de mauvais traitements ou d'expériences médicales. En raison de sa taille, Auschwitz est considéré comme le symbole des meurtres en masse commis par les nazis, et plus particulièrement celui du génocide des Juifs dans lequel près de six millions d'entre eux sont assassinés. À l'instar des autres camps de concentration, Auschwitz était sous les ordres de Heinrich Himmler et de la Schutzstaffel (SS) . Le responsable du camp était le SS-Obersturmbannführer Rudolf Höss jusqu'à l'été 1943, remplacé ensuite par Arthur Liebehenschel et Richard Baer . Rudolf Höss a fourni des descriptions détaillées du fonctionnement du camp dans son autobiographie, mais aussi lors du procès de Nuremberg. Retrouvé par les Alliés en Bavière où il se cachait sous une fausse identité, il est condamné à mort par un tribunal polonais et pendu en 1947 face au crématorium d'Auschwitz I. Monument historique et culturel majeur qui participe au « devoir de mémoire », Auschwitz est depuis 1979 inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Un vaste complexe Auschwitz était principalement constitué de trois camps : Auschwitz I, ouvert le 20 mai 1940 — Le camp souche (principal) est un camp de concentration où périrent près de 70 000 hommes, au début des prisonniers de guerre et des opposants politiques polonais et soviétiques ; ensuite des Juifs et des résistants de toutes nationalités. Auschwitz II (Birkenau), ouvert le 8 octobre 1941 — À la fois camp de concentration et centre de mise à mort immédiate où périrent plus d'un million de personnes, juives dans leur immense majorité ainsi que des Tziganes. Auschwitz III (Monowitz), ouvert le 31 mai 1942 — Un camp de travail pour les usines IG Farben. Ces trois camps étaient complétés par une cinquantaine de petits camps dispersés dans la région et placés sous la même administration. Auschwitz I La création du camp souche Auschwitz I est décidée par les SS en février 1940 sur l'emplacement d'anciennes casernes polonaises, vides depuis que la région a été annexée par le Reich. Les premiers prisonniers polonais, au nombre de 720, arrivent en juin 1940. Auschwitz est à l'origine un camp de concentration et de travail forcé. Le camp accueille les hommes politiques et les intellectuels opposés au régime nazi, puis des prisonniers de guerre soviétiques, des criminels allemands, des prisonniers politiques, ainsi que des « éléments asociaux » (vocable nazi) tels que les tziganes, les prostituées, les homosexuels, les handicapés, les témoins de Jéhovah et les Juifs. En 1940, le camp interne compte entre 13 000 et 16 000 hommes. Le nombre de détenus s'élève jusqu'à 20 000 en 1942. L'entrée dans le camp se fait par un portail qui porte l'inscription, reprise de Dachau , Arbeit macht frei : « Le travail rend libre ». Chaque jour, lorsque les prisonniers quittaient le camp pour aller travailler, c'était au rythme d'une marche mise en musique par un orchestre de détenus, et il en était de même lorsque de nouveaux trains arrivaient. Pour surveiller les détenus, les SS puisaient parmi les plus violents des criminels allemands reconnus pour des actes de violence. Ce sont les Kapo. Les détenus étaient identifiés par un symbole cousu sur leur combinaison de bagnard : prisonnier politique, Juif…, ces derniers étant les plus maltraités. Les détenus sont tatoués. Les prisonniers travaillaient pendant six jours, si ce n'est sept par semaine. Le dimanche était réservé à la toilette personnelle. Ce qui causa rapidement de nombreux décès fut la malnutrition, le manque d'hygiène et les mauvais traitements. Lorsque Adolf Hitler décide l'extermination systématique des Juifs à grande échelle, Rudolf Höss, alors responsable du camp, expérimente divers modes d'exécution. Le nombre de déportés augmente rapidement et il est chargé de trouver une application pratique à la « Solution finale » . Son approche du problème est technique et pragmatique. Les exécutions sont jusqu'ici menées à l'arme à feu, les déportés fusillés au bord de fosses communes qu'ils ont eux-mêmes creusées. D'autres prisonniers recouvrent les corps de chaux. Cette méthode est décrite par lui, lors de son interrogatoire après sa capture, comme peu efficace, lente, et coûteuse en munitions. Prenant modèle sur Treblinka , il fait construire deux petites chambres à l'extérieur du camp, où les déportés sont gazés par les gaz d'échappement d'un camion. Höss raconte que cette opération prenait du temps, que les SS chargés de l'opération abrégeaient souvent, et qu'une portion non négligeable des gazés se réveillaient alors qu'on les enterrait. C'est en observant les précautions importantes que nécessite l'emploi d'un pesticide utilisé pour nettoyer les baraquements, que l'idée lui vient d'employer le Zyklon B dans ces chambres. Le Zyklon B était un pesticide connu et utilisé couramment dans l'armée allemande, le camp d'Auschwitz en possédait donc de grandes quantités en stock. Pour nettoyer un baraquement de la vermine qui l'infestait, il fallait en faire sortir tous les prisonniers, fermer hermétiquement toutes les ouvertures et répandre les cristaux de ce pesticide sur le sol. Après environ une demi-heure, un soldat pénétrait dans le baraquement, muni de gants et d'un masque à gaz, pour ouvrir et ventiler la pièce. Testé en septembre 1941 sur des prisonniers de guerre soviétiques, le produit se révèle mortel même en très petite quantité. Les SS ajoutent des ventilateurs, pour accélérer la ventilation après le gazage. Les corps des premières victimes recouvrant souvent les cristaux de Zyklon B qui réagissent à l'air, ils installent également des colonnes percées de trous, où le produit est versé depuis le toit par un soldat. Des fosses sont transformées en bûchers pour brûler les corps arrosés de gasoil. Les SS utilisèrent alors dans le camp souche un bâtiment comprenant une chambre à gaz et un crématoire composé de trois fours. Cette installation fut en service entre 1941 et 1942, avant d'être transformée en bunker de protection en cas d'attaque aérienne. Pour cette raison, le bâtiment n'a pas été détruit par les nazis. Le four crématoire actuellement visible y a été reconstruit après la guerre à partir du matériel original resté sur place. En 1942, le camp vit également l'arrivée des premières femmes. Entre avril 1943 et mai 1944, les femmes juives servirent de cobayes pour des expériences de stérilisation pour le professeur Karl Clauberg . Le docteur Josef Mengele menait des expérimentations sur les détenus, s'intéressant particulièrement aux enfants jumeaux. Lorsque les prisonniers ne guérissaient pas assez rapidement, ils étaient alors tués par injection de phénol au cœur. Sur les ordres de Heinrich Himmler, le Block 24 fut transformé en bordel pour récompenser le personnel de surveillance. Auschwitz II (Birkenau) En novembre 1943 on fractionne le camp en trois parties; tandis qu'Auschwitz I devient le Stammlager le camp-souche, Birkenau devient Auschwitz II; il comprend le centre d'extermination ainsi qu'un gigantesque camp de travail forcé. C'est là que périrent 1,1 million d'individus, principalement des Juifs et des Tziganes. À partir de 1943 Birkenau a son propre commandant (Lagerführer) sous l'autorité du Lagerkommandant : Friedrich Hartjenstein de 1943 à 1944, puis Josef Kramer de mai 1944 à décembre 19443. Le camp se situe à 3 km d'Auschwitz I, à l'emplacement du village de Brzezinka (Birkenau en allemand) détruit pour construire le camp. D'une capacité théorique de 100 000 détenus, il s'étend sur une superficie de 170 hectares. Il comprend, dans sa configuration finale, trois parties ou Lager : le camp des femmes, le camp des hommes et une extension jamais terminée "Mexico". Chacun des Lager est entouré de murs de barbelés électrifiés à haute tension. Certains détenus désireux de se suicider se jetaient sur ces fils de fer. (Il y en a eu très peu en réalité.) Dans un premier temps, Himmler avait pensé Birkenau comme une extension d'Auschwitz destinée à accueillir des prisonniers de guerre soviétiques dans le cadre de l'invasion de l'Union soviétique. Ce sont d'ailleurs ces prisonniers soviétiques qui commencent à construire les baraquements en brique qui deviendront plus tard le camp des femmes. Le rôle principal de Birkenau, défini dès fin 1941, a ensuite été d'appliquer la solution finale de la question juive, c’est-à-dire la mise à mort systématique, et programmée des Juifs d'Europe, à l'échelle industrielle. Dans ce but, les nazis firent construire à Birkenau, quatre complexes de chambres à gaz-crématoires (K II, K III, K IV et K V). La construction débuta en 1942. Le K I est l'ensemble chambre à gaz-crématorium d'Auschwitz I. C'est d'abord dans deux anciennes fermes situées à proximité du camp et transformées en chambres à gaz, nommées la maison rouge et la maison blanche, (Bunker I et II) que sont morts une partie importante des Juifs déportés de France. Les détenus arrivaient de toute l'Europe à Auschwitz-Birkenau en train, souvent après plusieurs journées passées dans des wagons à bétail. Certains mouraient durant le voyage de soif, de faim, de maladie ou encore asphyxiés. Pendant la plus grande partie du fonctionnement du camp, les déportés arrivaient au niveau de l'ancienne gare de marchandise d'Auschwitz (la Judenrampe) et marchaient environ un kilomètre jusqu'à Birkenau. La voie fut prolongée au printemps 1944 pour terminer son trajet à l'intérieur de Birkenau, au plus près des dispositifs de gazage juste avant l'arrivée des Hongrois. La traditionnelle photographie où l'on voit des rails qui aboutissent à l'entrée du camp de Birkenau tel qu'il se présente aujourd'hui correspond donc à la configuration ultime du camp. Elle laisse croire qu'il s'agit de la voie de chemin de fer qui rentre dans le camp mais en fait elle est prise depuis l'intérieur du camp. À peine sortis du train, les prisonniers subissaient la « sélection ». D'un côté, les faibles, les personnes âgées, les malades, les femmes enceintes, les enfants destinés à être gazés immédiatement. De l'autre, les adultes (en théorie à partir de 15 ans) les plus valides que les SS destinaient à la mort par le travail forcé. Souvent, le docteur Josef Mengele opérait une sélection parmi les nouveaux venus pour conduire ses expériences. Dans tous les cas, les détenus étaient mis à nu, rasés, tatoués, dépossédés de leurs biens qu'on stockait dans des entrepôts appelés « Canada » dans le jargon du camp. Ces objets personnels étaient ensuite pour la plupart envoyés en Allemagne. Les survivants à ce premier tri étaient répartis en groupes de travail (Kommandos) et employés comme main-d'œuvre esclave dans les usines dépendant du camp, mais aussi dans des fermes ou à l'intérieur du camp. Les chambres à gaz pouvaient recevoir près de 1 440 personnes pour les plus grandes et 768 personnes à la fois pour les plus petites . Une salle dotée d'une installation sanitaire factice, laissait entrevoir une trappe sur le toit d'où le zyklon B était jeté par des gardes. Les corps étaient ensuite brûlés dans les crématoires contigus. C'était la mission du Sonderkommando choisi parmi les prisonniers. Vers la fin de la guerre, alors que les crématoires tournaient à plein régime, les nazis tuèrent encore plus et brûlèrent les corps dans des fosses. À partir du 15 mai 1944, 440 000 Juifs hongrois sont déportés à Auschwitz-Birkenau après que la Wehrmacht a pris le contrôle de la Hongrie en mars. 250 000 d'entre eux furent assassinés, les autres envoyés dans des camps de travail. Le 7 octobre 1944, des membres du Sonderkommando, 250 prisonniers responsables des corps des personnes après gazage, se soulèvent. Ils s'étaient procuré des explosifs subtilisés par un Kommando de jeunes femmes juives travaillant dans les usines d'armement de l'Union Werke. Ils réussirent à détruire partiellement le crématoire IV. Après l'explosion, ils coupèrent les barbelés électrifiés à l'aide de pinces d'électricien fabriquées à la hâte, et s'échappèrent dans la forêt. Mais leur fuite échoua et la plus grande partie du groupe fut liquidée ; peu survécurent. Camp des familles : le camp des familles est un camp à l'intérieur d'Auschwitz, qui fut créé en 1943. Il regroupait des familles, principalement d'origine tchécoslovaque. Ce camp devait servir de justification face à l'opinion internationale et une partie de ses membres subirent les expériences du Dr Mengele. Auschwitz III (Monowitz) Le gouvernement nazi travaillait avec les industriels allemands (fonderie, industrie chimique, armement…). L'usine IG Farben de la Buna à Monowitz utilisait 10 000 détenus d'Auschwitz. Sous-alimentés et maltraités, ces derniers finissaient par mourir au travail, quand cela n'était pas dans les chambres à gaz à l'occasion d'une sélection, ou au cours d'une expérience médicale. À Monowitz se trouvait également une fabrique de caoutchouc où les détenus, parmi lesquels le chimiste italien Primo Levi, travaillaient dans des conditions très dures. Inaction des Alliés La majorité des historiens s'accorde, au début du xxie siècle, pour admettre que les forces alliées connaissaient l'existence des massacres à l'Est et qu'elles ont sauvé quelques dizaines de milliers de Juifs par voies diplomatiques, sans avoir recours aux moyens militaires. Entre 1940 et 1942, les premières informations parviennent aux alliés, incrédules, notamment celles concernant les massacres commis par les Einsatzgruppen à l’est, premier mode d’extermination des Juifs par des Kommandos. Le télégramme Riegner du 8 août 1942 leur confirme la politique d’extermination qui est menée par le IIIe Reich. À l’automne 1942, des rescapés témoignent, comme le résistant polonais Jan Karski qui s’entretient directement avec Franklin Delano Roosevelt et l’administration britannique en vue de mettre un terme au massacre. Le 17 décembre 1942, les forces américano-britanniques et les gouvernements en exil à Londres font une déclaration conjointe condamnant la politique d’extermination des Juifs d’Europe, menaçant leurs auteurs de représailles. Peu de temps avant le débarquement en Normandie, deux prisonniers échappés, Rudolf Vrba et Alfred Wetzler, font également un rapport détaillé sur les pratiques dans les camps de la mort. Le 4 février 1943, le Belge Victor Martin part, muni d'autorisations, pour visiter des confrères universitaires à Francfort, Berlin et Breslau en mission de reconnaissance pour la résistance et revient en Belgique, avec des informations en mai 1943. Il a parlé à des ouvriers français du STO près de Katowice qui l'informent de ce qui se passe au camp d'Auschwitz. Arrêté à Breslau le 10 février 1943 il est incarcéré au camp de Radwitz dont il s'échappe le 15 mai 1943. Il fait un rapport à ses amis du Front de l'Indépendance et ses informations sont transmises à Londres. Sa mission incite la résistance à organiser la protection des enfants juifs de Belgique. En 2003, la Royal Air Force dévoile officiellement certains clichés pris en 1944. La RAF qui cherche des installations militaires ne s'attarde pas sur les camps. L'information arrive pourtant jusqu'à Winston Churchill qui se décide pour une attaque avant de se rétracter à l'idée de tuer inutilement des détenus par un raid aérien. Les travaux des historiens depuis les années 1970 ont permis de démontrer que les Alliés avaient connaissance de la solution finale, à savoir la politique d’extermination systématique de tous les Juifs d’Europe. Le rôle des pays neutres a été crucial dans ce domaine, la Suisse, et à moindre titre la Suède, étaient des terres de sécurité pour les agences juives et les diplomates alliés, par lesquelles ils pouvaient recevoir des informations. La résistance polonaise et des contacts amis dans l’administration nazie ont permis peu à peu de mettre au jour ce secret que les nazis s’acharnaient à dissimuler. L’inaction sur Auschwitz a été un choix. Deux angles servent généralement d’étude de la question : la stratégie militaire et les inerties politiques. Les Alliés attaquent Monowitz le 13 septembre 1944, usine de fabrication de caoutchouc synthétique à quelques kilomètres du camp d’Auschwitz. Certaines bombes tombent même sur le camp tuant accidentellement une dizaine de déportés. Ce raid montre qu’un assaut aérien sur Auschwitz était dans la capacité des Alliés en 1944. En 1942, Winston Churchill, sous la pression du Parlement et de l'Église anglicane, donne l’ordre à son administration militaire d’envisager toutes les possibilités de bombardement des camps, mais il lui est répondu que les cibles sont hors de portée d’action. C’est à partir de 1944, lorsque les forces américaines sont stationnées à Foggia dans le sud de l’Italie que les camps entrent dans le périmètre d'action des forces alliées à l'Ouest. La Luftwaffe est inopérante depuis bien longtemps, les Alliés ont le contrôle total de l'espace aérien. Les preuves de l’ampleur des atrocités sont connues des dirigeants politiques. Aux États-Unis, les journaux parlent dans leurs colonnes de la solution finale, les agences juives américaines font pression sur l’administration militaire pour obtenir un assaut sur Auschwitz. Le Ministre adjoint à la Guerre John McCloy refuse d'exécuter un bombardement sur les camps de concentration, car les cibles ne sont pas militaires. Évacuation et libération du camp À partir d'août 1944, l'armée rouge est à 200 km d'Auschwitz. Les autorités nazies envisagent alors la liquidation du camp en cas de nouvelles victoires soviétiques, ainsi que cela avait déjà été fait pour les autres centres d'extermination situés plus à l'Est. Aussi longtemps que cela a été possible, les nazis ont continué l'extermination dans les chambres à gaz. Ce n'est qu'en novembre 1944 que les trois crématoires restant en activité (le crématoire IV est inutilisable depuis octobre à la suite d'une révolte du sonderkommando) sont dynamités. Avant cela, les nazis prennent soin d'assassiner la plupart des témoins oculaires du génocide et particulièrement ceux des Juifs qui avaient travaillé dans les crématoires. D'une manière générale, les SS tentent, dans la seconde moitié de l'année 1944, de détruire et d'effacer les traces des crimes commis. Ils brûlent les listes des Juifs exterminés, une partie des dossiers et de la documentation. Ils font nettoyer et recouvrir de terre par des déportés les fosses contenant des cendres de victimes. Les nazis ne mettent fin aux travaux d'agrandissement d'Auschwitz (camp souche et Birkenau) qu'à la fin de l'année 1944. Les travaux d'extension de certains des camps auxiliaires continuent pratiquement jusqu'à la libération. Le camp se dépeuple progressivement. Les détenus évacués sont soit employés dans des usines d'armement situées plus à l'intérieur du Reich (principalement des Polonais et Soviétiques), soit, dans le cadre des marches et des transports de la mort, conduits vers d'autres camps de concentration. Les marches de la mort, endurées par des détenus épuisés, sans manger ou presque, dans un froid glacial, sont responsables de plusieurs dizaines de milliers de morts. Le 17 janvier 1945 a lieu le dernier appel général. Y sont présents 67 000 déportés dont 31 800 à Auschwitz I et II et 35 100 dans les camps auxiliaires dépendant de Monowitz. Le camp d'Auschwitz est libéré par l'Armée rouge le 27 janvier 1945. Le camp souche d'Auschwitz I et Auschwitz II - Birkenau sont libérés par les soldats de la soixantième armée du front ukrainien dans le cadre d'une offensive sur la rive gauche de la Vistule. Ceux-ci y pénètrent vers 15 h à la suite de combats qui font 66 morts parmi les Soviétiques. 7 000 déportés, maintenus dans le camp, survécurent jusqu'à la libération. Les soldats soviétiques ont découvert sur place environ 600 corps de détenus, exécutés par les SS pendant l'évacuation du camp ou morts d'épuisement. Bilan Selon les estimations datant de 1998 de Franciszek Piper, historien du musée d'Auschwitz-Birkenau, le bilan d'Auschwitz s'établit ainsi : - 1,3 million de personnes ont été déportées dans le camp d'Auschwitz - 1,1 million de déportés y sont morts dont : - 960 000 Juifs - 70 000 à 75 000 Polonais - 21 000 Tsiganes - 15 000 prisonniers de guerre soviétiques - 10 000 à 15 000 détenus d'autres nationalités (Soviétiques, Tchèques, Yougoslaves, Français, Allemands, Autrichiens, Belges, Hollandais). Lieu de mémoire Après sa libération en 1945, Auschwitz reste abandonné pendant deux ans. Le Parlement polonais décide en 1947 de faire d'Auschwitz un musée à la mémoire des victimes. Le musée s'étend sur 191 hectares : 20 à Auschwitz I et 171 à Auschwitz II-Birkenau. Il ne reste rien aujourd'hui de l'usine IG Farben de Monowitz, Auschwitz III. Auschwitz-Birkenau fait partie depuis 1979 du patrimoine mondial de l'UNESCO. Le camp souche, Auschwitz I, a été restauré et ses blocks 4 et 5 utilisés depuis les années 1950 par les Polonais pour réaliser une exposition permanente qui veut présenter les conditions de vie des prisonniers, principalement à partir d'objet récupérés dans les reste du Canada de Birkenau à la libération du camp. S'y trouvent notamment des effets personnels de déportés : vaisselle, lunettes, chaussures etc., exposés dans des vitrines. L'une d'elles montre des cheveux qui devaient être utilisés pour fabriquer du tissu. Tout ce qui appartenait aux victimes, devait resservir et profiter au Reich. Depuis les années 1960, certains blocks hébergent des « expositions nationales » réalisées par les divers pays d'où les Juifs furent déportés à Auschwitz. Au rez-de-chaussée du block 20 se trouve l'exposition française, inaugurée en janvier 2005, d'une grande qualité muséographique. Auschwitz II a volontairement été laissé en l'état comme témoin de l'ampleur du crime. Seule une rangée des baraques en bois du camp de quarantaine des hommes a été reconstruite. Un monument international à la mémoire des victimes, situé entre les crématoires II et III, a été inauguré en 1967. Il est un lieu de recueillement dans ce qui peut être considéré comme le plus grand cimetière de l'histoire de l'humanité. « Que ce lieu où les nazis ont assassiné un million et demi d'hommes, de femmes et d'enfants, en majorité des Juifs de divers pays d'Europe, soit à jamais pour l'humanité un cri de désespoir et un avertissement. Auschwitz - Birkenau 1940 - 1945 ». Ce texte est inscrit sur 21 dalles fixées sur le sol du monument, toutes traduites dans des langues différentes. Bibliographie - Charlotte Delbo, "Auschwitz et après", Éditions de minuit, Paris, 1970, 2 vol. - Rudolf Vrba, "Je me suis évadé d'Auschwitz", 1964 - Elie Wiesel, "La Nuit", 1958 - Ruth Fayon, Patrick Vallélian, "Auschwitz en héritage". De Karlsbad à Auschwitz, itinéraire d'une jeune fille dans l'enfer de la Shoah, éd. Delibreo, 2009. - Hermann Langbein, "Hommes et femmes à Auschwitz", éd. 10/18. - Miklos Nyiszli, "Médecin à Auschwitz", René Julliard 1961, Editions J'ai lu Leur aventure (no A266), 1966 - Shlomo Venezia, "Sonderkommando, Dans l'enfer des chambres à gaz", 2007 - Ana Novac, "J'avais 14 ans à Auschwitz", presses de la Renaissance, 1982 - Pelagia Lewinska, "Vingt mois à Auschwitz", Éditions Nagel, première édition 1945 - Krystyna Zywulska, "J'ai survécu à Auschwitz" tCHu Varsovie et Panstwowe Muzeum Auschwitz-Birkenau, 2006
Entrée de Birkenau (Auschwitz II), vue depuis l'intérieur du camp
Plan du camp
Entrée d'Auschwitz I avec l'inscription Arbeit macht frei (le travail rend libre) »).
Le parcours des déportés vers la chambre à gaz
Une des dalles commémoratives
Fours crématoires
Intérieur des baraquements
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