Brutal, réaliste et direct, peu scrupuleux, nonchalant mais aussi opiniâtre, Laval est passé de l'extrême gauche socialiste à la droite la plus extrême, jusqu'à incarner, plus encore que Pétain, le prototype du collaborateur invétéré, dont le cynisme n'aura eu d'égal que l'ambition. Pierre Laval , qui voit le jour le 28 juin 1883 dans une modeste famille de Châteldon, manifeste très jeune une ambition dévorante. Ses efforts le portent à devenir cet avocat qui met tout son talent et sa rouerie aux services de la défense des syndicalistes. Homme de l'extrême gauche socialiste avant l'éclatement de la Grande Guerre, il embrasse la cause des pacifistes durant le conflit avant de se rapprocher de Clemenceau. Élu maire d'Aubervilliers en 1923, il siège à la Chambre des députés de 1924 à 1927 sous l'étiquette socialiste indépendant, puis intègre le Sénat entre 1927 et 1940. Clairement ancré à droite désormais, plusieurs fois ministre - à la Justice, au Travail, aux Colonies, aux Affaires étrangères -, il est également président du Conseil à deux reprises. Au pouvoir, il se rapproche de l'Italie et signe un traité d'assistance avec l'URSS en 1935. La victoire du Front populaire en 1936 l'écarté du pouvoir. Rusé et peu scrupuleux, Laval s'enrichit dans les affaires. Il fait un retour remarqué à la faveur de la défaite de 1940. Ministre d'État de Pétain, il obtient du Parlement la révision constitutionnelle qui met fin à la IIIe République. Bientôt nommé vice-président du gouvernement de Vichy , il engage la France dans la politique de collaboration et prépare l'entrevue de Montoire entre Hitler et Pétain en octobre 1940. Renvoyé par le maréchal en décembre 1940, il revient en avril 1942 imposé par les Allemands, cette fois à la tête du gouvernement, où il cumule les portefeuilles de l'intérieur, de l'Information et des Affaires étrangères. Homme fort du régime de Vichy, il déclare « souhaiter la victoire de l'Allemagne parce que sans elle le bolchevisme, demain, s'installerait partout ». Il soutient activement la politique antisémite de l'occupant, institue la relève et, après l'échec de celle-ci, le Service du travail obligatoire (S.T.O.). Il appuie l'action de la Milice dans sa lutte contre la Résistance. Après avoir rejoint les membres du gouvernement de Vichy transféré à Belfort, puis à Sigmaringen, Laval s'enfuit en Autriche, gagne l'Espagne dont il est expulsé en mai 1945. De nouveau sur le sol autrichien, c'est un homme aux abois qui est arrêté à Innsbruck par les Américains. Livré aux autorités françaises, Laval est condamné à mort pour haute trahison et fusillé le 15 octobre 1945 dans la cour de la prison de Fresnes.
Pierre Laval en 1931
Laval et Pétain en 1943
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