Issu d'une lignée de militaires prussiens, Paul von Hindenburg est né à Posen (aujourd'hui Poznan) le 2 octobre 1847, de Robert von Beneckendorff und von Hindenburg, alors lieutenant au 18e régiment d'infanterie, et de Louise Schwickart. Cadet à l'école militaire de Wahlstatt puis de Berlin à partir de 1859, il est sous-lieutenant au 3e régiment d'infanterie de la Garde prussienne lorsqu'il prend part à la guerre austro-prussienne de 1866, combattant notamment à Rosberitz et Königgrätz. Il participe ensuite à la campagne de 1870-1871 contre la France, à Saint-Privat en août, puis au siège de Paris. Le 16 janvier 1871, il est présent à la proclamation de l'Empire allemand, dans le château de Versailles. Admis à l'académie de guerre en 1873 puis stagiaire au grand état-major, il est capitaine à l'état-major du IIe corps d'armée à Stettin en 1878 puis à celui de la 1re division à Königsberg en 1881. À la tête d'une compagnie du 58e régiment d'infanterie en 1884, il devient ensuite major à la section des opérations du grand état-major, dirigée par von Schlieffen. En 1890, il devient chef d'une direction du ministère de la guerre. Promu colonel en 1893, il est à la tête du 91e régiment d'infanterie, à Oldenburg. Général de brigade en 1896, il est chef d'état-major du VIIIe corps d'armée à Coblence puis, nommé général de division, commande la 28e division à Karlsruhe en 1900 avant de prendre la tête du IVe corps d'armée à Magdebourg en 1903. Il prend sa retraite en 1911. Appelé le 23 août 1914 au commandement de la VIIIe armée, il arrête l'offensive russe en Prusse-Orientale par les victoires de Tannenberg contre Samsonov, en août 1914, et des lacs Mazures contre Rennenkampf en septembre. Commandant en chef du front oriental en novembre 1914, les succès remportés de 1914 à 1916 en Pologne et en Lituanie font du feld-maréchal un héros national et le successeur de Falkenhayn comme chef de l'état-major général en août 1916. Il prend, secondé par Ludendorff, la direction générale des opérations militaires sur tous les fronts. Adoptant une attitude défensive à l'Ouest, marquée par la construction d'un vaste ensemble de positions fortifiées (ligne Hindenburg), il fait porter tous les efforts sur le front Est, contre la Roumanie et la Russie, apporte son soutien aux Autrichiens sur le front italien et décide de pratiquer la guerre sous-marine à outrance. Ayant conclu un armistice avec la Roumanie , il se débarrasse de toute menace sur le front de l'est à la suite de la révolution russe de 1917. On sait aujourd'hui que ce sont ses services secrets qui ont financé Lénine. Tournant ses efforts vers la France et les Balkans, il se heurte entre autres à Foch. En 1918, voyant sa défaite proche, il incite secrètement son gouvernement à négocier un armistice . C'est ce qui lui permettra de le dénoncer après la guerre comme un coup de poignard dans le dos comploté par la gauche. Aux élections présidentielles de 1925 qui suivent le décès du président de centre-gauche Friedrich Ebert, les partis de droite le choisissent comme candidat pour le deuxième tour à la place de Jarres à qui on n'accorde guère de chance. Son nom rallie nombre de protestants, choqués à l'idée qu'un catholique (le chancelier Marx) puisse devenir Chef de l'État. Paradoxalement, ce sont des protestants qui l'abandonnent en 1932, dénonçant sa collusion avec le Zentrum, tandis que des curés font prier leurs fidèles pour son succès. Il est élu à nouveau avec 53% des voix contre 36,8% à Adolf
Hitler qui réalise une importante percée. En 1930 il nomme directement Heinrich Brüning à la chancellerie sans consulter le parlement , inaugurant ainsi un régime présidentiel. Il essaie de s'opposer à l' ascension d'Hitler, ce caporal bohémien pour lequel il n'a que mépris . Il bat Hitler à l' élection présidentielle de 1932 mais il ne peut résister longtemps à l'agitation qu'entretiennent les nazis et, sous la pression des milieux financiers, et suite au succès du parti nazi aux élections législatives, il doit appeler Hitler à la chancellerie du Reich le 30 janvier 1933. Comme beaucoup, il misait sur l'épreuve du pouvoir pour disqualifier rapidement cet agitateur. Cependant, il devient très vite l' otage et la caution du régime naissant et, physiquement affaibli, ne peut s'opposer aux premières mesures contre la démocratie. Dès le 1er février 1933, le nouveau chancelier Hitler obtient du vieux maréchal Hindenburg la dissolution du parlement, le Reichstag , et le 4 février, est publié le décret-loi sur la protection de la nation allemande, restreignant les libertés d'expression en Allemagne. Le 27 février,
l'incendie du Reichstag, par Marinus Van der Lubbe, jeune hollandais, proche du communisme libertaire, mais probablement manipulé par les nazis, va permettre au chancelier Hitler de liquider l'opposition communiste et de gauche. 4 000 militants du KPD (parti communiste) et nombre de leaders de gauche, sont arrêtés, assassinés ou envoyés, comme premiers détenus des premiers camps de déportation d'Oranienburg et de Dachau, créés par les SA. Aux élections de mars, le parti nazi obtient 13,75 millions de voix et 37,3% des voix, et le vieux Maréchal Hindenburg va être obligé d'entériner des dizaines de décrets organisant la mise en place de la dictature nazie : - ouverture des premiers camps de déportation, dès le 8 mars - loi des pleins pouvoirs au chancelier Hitler (23 mars) - abolition des libertés fondamentales (29 mars) - interdiction de tous les syndicats (2 mai) La mort du maréchal Hindenburg, le 2 août 1934 est l' occasion, lors de ses grandioses funérailles nationales à Tannenberg, de montrer la puissance nazie. Hitler s'empare aussitôt de tous les pouvoirs. A la fin de la guerre , en raison de l'avance russe, le cercueil du vieux maréchal et celui de sa femme furent retirés du monument de Tannenberg et placés à Marbourg dans l'Elisabethkirche où ils se trouvent encore. Bibliographie : Pierre Conard: Trois figures de chefs. Falkenhayn, Hindenburg, Ludendorff, Paris, 1923. Raymond Poitevin: L'Allemagne de Guillaume II à Hindenburg 1900-1933, Paris, 1972. Christian Baechler, L’Allemagne de Weimar (1919-1933), Fayard, Paris, 2007
Hindenburg et Ludendorff 1917
Avec Hitler 1er mai 1933
Funérailles 1934
Armées BataillesCESEGUMO C entre d' E tudes sur la SE conde GU erre MO ndiale
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