La bataille de Dunkerque (nom de code Opération Dynamo) s'est déroulée du 25 mai au 3 juin 1940. Bousculée par la Blitzkrieg engagée par l'armée allemande lors de la bataille de France, l'armée britannique ainsi que des unités de l'armée française ont dû battre en retraite vers le nord de la France. Encerclées à Dunkerque, elles ont mené une résistance héroïque et désesperée, en particulier la 12e division d'infanterie motorisée à partir du Fort des Dunes, destinée à gagner un laps de temps nécessaire à l'embarquement du gros des troupes vers le Royaume-Uni aidées par l'indécision d'Adolf Hitler qui donna un ordre d'arrêt des armées allemandes devant Dunkerque. L'évacuation s'est opérée à l'aide de tous les navires que la Royal Navy put réquisitionner pour traverser la Manche, tandis que la RAF luttait dans le ciel pour couvrir l'opération. Les troupes et le matériel n'ayant pas pu être embarqués ont été capturés par la Wehrmacht , mais la réussite du sauvetage du gros des troupes a peut-être sauvé le Royaume-Uni d'une invasion face à laquelle il aurait difficilement résisté. L'Opération Dynamo Prises en étau par les troupes allemandes, et sous le feu de leurs avions et de leur artillerie, les forces alliées embarquent à Dunkerque pour rejoindre l'Angleterre. Le 20 mai, la situation est désespérée ; deux divisions de panzers commandées par Heinz Guderian atteignent Abbeville et la mer. La Wehrmacht parvient ainsi à couper les armées alliées en deux avec, entre les mâchoires de la tenaille, un million de soldats français, belges et britanniques pris au piège. Les chars allemands poursuivent leur progression. Le 24 mai, les avant-gardes de Guderian établissent six têtes de pont sur l'Aa et atteignent Bourbourg ; elles ont pratiquement le champ libre lorsqu'un ordre impératif du général von Rundstedt , confirmé par Hitler, les stoppera net jusqu'au matin du 27. Il existe deux théories défendues par les historiens, pour expliquer cela : la première est qu'Hitler, obnubilé par la prise de Paris, ait voulu reposer ses troupes, la seconde se base sur le fait que l'état-major allemand ait voulu amadouer les Anglais en vue de conclure une paix à l'ouest leur permettant d'attaquer sereinement l'URSS. Les Alliés profiteront de l'aubaine. Ils se regroupent en hérisson pour tenir pied à pied un corridor s'étendant de la région lilloise à Dunkerque, sur une centaine de kilomètres de profondeur et trente à quarante de largeur. Pour se dégager, le général français Weygand mise sur une contre-attaque traditionnelle. Le chef du corps expéditionnaire britannique, le général Gort , ne partage pas cette option. À moyen terme, l'évacuation lui semble inévitable. Le cabinet de guerre britannique lui donne raison. Le 26 mai, la décision tombe : « En de telles conditions, une seule issue vous reste : vous frayer un chemin vers l'ouest, où toutes les plages et les ports situés à l'est de Gravelines seront utilisés pour l'embarquement.La marine vous fournira une flotte de navires et de petits bateaux, et la Royal Air Force vous apportera un soutien total… ». Le 28 mai à quatre heures du matin, le roi Léopold III, chef de l'armée belge capitule, après la bataille de la Lys , décision violemment contestée en France et en Angleterre et par son propre gouvernement, mais aussi par son conseiller militaire. Plusieurs historiens, notamment le professeur Henri Bernard de l'École Royale Militaire belge, estiment que l'armée belge (600 000 hommes) même fort entamée à la fin mai, aurait dû mieux coordonner ses mouvements avec les Français et les Britanniques. Le 29 mai 1940, le général Henri Vernillat , commandant la 43e division d'infanterie, se voit confier par l' amiral Abrial , la responsabilité du regroupement des grandes unités et éléments organiques d'armée et de corps d'armée. Ce regroupement doit se faire dans une zone boisée située à l'est de Bray-Dunes et au sud-ouest de la Panne. Le vice-amiral Bertram Ramsay , chef de l'opération, installe son quartier général dans une cave du château de Douvres, où avait fonctionné, jadis, un groupe électrogène. Pour cette raison, l'opération est baptisée Opération Dynamo. Elle durera neuf jours pleins : du dimanche 26 mai au mardi 4 juin. Le 29 mai, le corridor s'est rétréci comme une peau de chagrin : il ne va plus maintenant que, côté mer, des environs de Dunkerque au petit port belge de Nieuport, aux canaux de Bergues à Furnes et de Furnes à Nieuport, côté terre. Le 4 juin 1940, l'opération Dynamo est achevée ; le drapeau à croix gammée flotte sur le phare de Dunkerque. En neuf jours, 338 226 combattants seront évacués, dans des conditions inouïes. La noria des little ships Rassembler en aussi peu de temps une petite armada n'est pas chose aisée. Qu'à cela ne tienne, la Royal Navy détache immédiatement 39 destroyers, des dragueurs de mines et quelques autres bâtiments. Mais c'est insuffisant, car la faible déclivité des plages oblige les navires de fort tonnage à mouiller au large. Il faut dès lors mobiliser des ferries, des chalutiers, des remorqueurs, des péniches, des yachts et d'autres embarcations encore plus modestes, les désormais célèbres little ships. Il en vient 370 équipés tout au plus de deux mitrailleuses. Il faut ensuite organiser cette noria. Entre Dunkerque et Douvres, la route la plus directe est la route Z, longue de 60 km, mais elle est à portée des canons allemands à la hauteur de Calais. La route Y évite cet inconvénient à ceci près qu'elle met Dunkerque à 130 km de Douvres ; qui plus est, elle constitue un terrain de chasse pour les vedettes lance-torpilles de la Kriegsmarine . La voie la plus praticable est la route X, longue de 80 km ; elle ne sera toutefois déminée que le 29 mai. Malgré la vigilance de la RAF, le principal danger vient des airs. Le 29 mai par exemple, 400 bombardiers allemands, protégés par 180 Messerschmitt, ont méthodiquement pilonné Dunkerque, tout en mitraillant les plages sans omettre de bombarder les bâtiments croisant au large. Ce jour-là, le bilan des pertes est tellement lourd que l'Amirauté décide d'arrêter l'opération : au total, près de 250 embarcations sont envoyées par le fond. Les vedettes lance-torpilles et les avions auront raison des contre-torpilleurs français Jaguar et Chacal, des torpilleurs Bourrasque,Siroco et l'Adroit. Le plafond des nuages, souvent très bas, et la fumée des incendies gênent toutefois la Luftwaffe , laquelle ne peut sortir ses escadrilles que les 27, 29 mai et 1er juin. Les opérations de rembarquement sont incommodes. Il y a trop d'hommes et pas assez de bateaux. Pour s'échapper, il faut soit être accepté à bord d'un navire accostant au môle est du port (l'actuelle jetée s'avance en effet de 1 500 mètres dans la mer), soit rejoindre la plage et avancer en file indienne jusqu'à une embarcation légère qui fait le va-et-vient entre le rivage et le bâtiment au large. La machine s'est rodée ; le premier jour, 7 669 hommes ont pu rejoindre un port allié, 17 804 le second, 47 310 le troisième, 53 823 le quatrième. Le 4 juin à 3 h 20, le Shikari, chargé à ras bord de soldats, quitte le môle pour sa dernière rotation. À 10 h, l'armée allemande investit Dunkerque. Parmi les évacuations réussies, mentionnons celle de la barge anglaise Beatrix Maud, commandée par le lieutenant français Joseph Héron qui réussit, dans la nuit et la journée du 3 au 4 juin 1940, à évacuer près de 340 hommes de troupe et gradés jusqu'à Douvres. Ils échappèrent ainsi à la captivité. À la suite de cet exploit, le lieutenant Jo Héron reçut la Croix de Guerre avec étoile d'argent. On peut aussi évoquer celle du Princess Elizabeth qui évacuera 500 soldats français. Bilan En neuf jours, 338 226 combattants (dont 123 095 Français) ont pu être évacués sur une mer d'huile. La Wehrmacht a capturé quelque 35 000 soldats ; la quasi-totalité sont des Français. Parmi eux le 8ème régiment de zouaves, qui a protégé l'évacuation jusqu'au dernier moment et n'a pas pu embarquer. Ceux qui n'ont pas été tués ont été fait prisonniers. L'évacuation de Dunkerque suscite néanmoins une certaine aigreur chez les responsables français. Weygand et d'autres feront notamment grief aux Britanniques d'avoir fait échouer la contre-attaque sur Arras. Les relations entre les Alliés, souvent assez confuses, avec des difficultés de communication perceptibles à bien des échelons, seront désormais placées sous le signe de la méfiance. À Londres, on éprouve du soulagement et de la gratitude : les combattants de Dunkerque sont traités en vainqueurs et non en vaincus ; sur les quais de débarquement comme dans les gares, on leur fait fête. Cependant Churchill modère les ardeurs, en rappelant que « les guerres ne se gagnent pas avec des évacuations » aussi héroïques soient-elles. Bibliographie - "Week-end à Zuydcoote", roman de Robert Merle, édition Gallimard, Prix Goncourt 1949 (adapté au cinéma par Henri Verneuil en 1964). - Maurice Guierre, "Marine-Dunkerque mon équipe au combat", Flammarion, 1942 - Editions J'ai lu leur aventure N°A165, 1967 - David Divine, "les 9 jours de Dunkerque", traduit de l'anglais par Daniel Mauroc, Collection "l'Heure H", Calmann-Lévy, Paris, 1964; réédition: Editions J'ai lu Leur Aventure N°A197, 1968. Karl Bartz, "Quand le ciel était en feu", traduit de l'allemand par Jacques Boitel, Corrêa, 1955. Source : http://fr.wikipedia.org
Plage Dunkerque 28 mai 1940
Embarquement des troupes
Routes maritimes d'évacuation
Matériel abandonné
Armées BataillesCESEGUMO C entre d' E tudes sur la SE conde GU erre MO ndiale
Contacts Musées Biographies Lexique Conférences Chronologie AccueilCopyright 2009
About - Conditions - Contacts