En juin 1940, les cadets de Saumur (nom donné aux élèves officiers de réserve de l’École d’application de la cavalerie, à Saumur) et d'autres éléments de l'Armée française, s’opposent à l’avancée allemande sur la Loire. Les principaux affrontements eurent lieu à Saumur et à Gennes. Cette résistance, qualifiée d'héroïque, opposa pendant deux jours près de 2 500 soldats français, sous-équipés et inexpérimentés, à la 1re division de cavalerie de l'armée allemande, alors même que le
maréchal Pétain venait d’annoncer la demande d'armistice et d’appeler à cesser le combat. Ce faisant, les cadets de Saumur sont parfois considérés comme les premiers résistants, avec les derniers défenseurs de la ligne Maginot. Contexte En mai 1940, les armées françaises engagées en Belgique dans le Nord de la France sont encerclées avec le Corps expéditionnaire britannique et l'armée belge suite à la percée des Allemands dans les Ardennes. Encerclés à
Dunkerque, les Alliés sont évacués par la mer. Le 28 mai, la Belgique capitule, l'armée française ne possède plus que 60 division et 1 500 chars et peu de couverture aériennes. Le 10 juin la ligne de défense reconstituée sur la Somme et sur l’Aisne cède. La retraite de l'armée française se transforme en déroute, même si quelques unités retraitent en ordre. Devant la progression allemande vers la Seine, le gouvernement demande que les fleuves et rivières soient mis en défense pour bloquer la progression des armées du Reich vers le sud de la France. La Loire, compte tenu de son tracé et de sa largeur, doit devenir un obstacle majeur. Le secteur allant de Candes-Saint-Martin (Indre-et-Loire) au Thoureil (Maine-et-Loire) fut confié à l’École de cavalerie de Saumur, commandée par le colonel Michon. Ce secteur comporte notamment quatre ponts constituant des points de franchissement cruciaux pour les armées allemandes. Cependant, le 15 juin 1940, l’École de cavalerie reçoit l’ordre d’évacuer Saumur pour rejoindre Montauban. Le colonel Michon, refusant de reculer, obtint de conserver les cadres et élèves de l’école pour mettre le secteur imparti en défense. L’évacuation ne concerne donc que les éléments non-combattants de l’École de cavalerie. Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain adresse un message aux armées françaises demandant de cesser les combats dans la perspective de l’armistice. Le colonel Michon rassemble ses cadres pour leur exposer la situation. Tous sont volontaires pour poursuivre la résistance armée, malgré des moyens très faibles, et faire ainsi honneur, dans un esprit de sacrifice, à l’armée française. C’est avec la défense de la ligne Maginot, le premier acte de résistance armée sur le territoire national. Troupes en présence Les troupes françaises sont hétéroclites, et sont constituées de : - 550 élèves aspirants de réserve (ÉAR) de cavalerie et des 240 ÉAR du train (équivalent des EOR actuels) de la 4e division d’instruction, encadrés par leurs instructeurs ; - 360 soldats de divers centres d’instruction de la région aux ordres du capitaine de Cadignan ; - 80 hommes commandés par le capitaine Monclos ; - 200 fantassins et mitrailleurs du 13e régiment de tirailleurs algériens ; - un bataillon de 350 hommes de l’École d’infanterie de Saint-Maixent ; - un groupe franc motorisé aux ordres du capitaine Neuchèze (dont le compositeur Jehan Alain) ; - un escadron de reconnaissance (capitaine Gobble) ; - une poignée de cavaliers du 19e dragons. Soit environ 2 500 hommes armés de 24 blindés, 5 canons de 75 mm, 13 canons antichars et 15 mortiers pour tenir 40 km de front. Les troupes allemandes sont composées de : 40 000 hommes, 300 pièces d'artillerie, 150 blindés et de plusieurs éléments de la Luftwaffe. Déroulement des combats Les cadets de Saumur bloqueront pendant plus de deux jours plus de deux divisions allemandes (dont la 1re division de cavalerie), sans oublier l’appui de la Luftwaffe. Les combats commencèrent le 19 juin 1940 après que les troupes françaises prirent positions sur quatre ponts de la Loire, dont elles eurent l'ordre de les tenir coûte que coûte. Bien qu'elles soient inexpérimentées, elles repoussent les divers assauts allemands, leur infligeant de lourdes pertes, menant même une contre-attaque mais qui est rapidement contenue. Ce n'est que grâce à l'arrivée de renforts et par l'utilisation massive de l'artillerie et suite au manque de munitions que les Allemands s'emparent de ces ponts dans la journée du 20 juin 1940, marquant ainsi la fin de la bataille et de tout obstacle majeur à la progression de l'armée allemande dans le Sud du pays. L'issue de cette bataille permit donc également aux Allemands de lancer une vaste offensive vers le Sud-Est, plus particulièrement dans la vallée du Rhône, où les troupes françaises de l'Armée des Alpes qui devaient déjà faire face aux Italiens furent prises à revers par les forces allemandes. Cette aide militaire précipite donc la signature de l'armistice du 24 juin 1940, les forces françaises n'étant pas en mesure de se battre sur deux fronts. Après les combats Les combats héroïques menés par cette poignée de soldats équipés de leurs armes d’instruction contre des forces très supérieures tant en hommes qu’en armements furent reconnus par leurs vainqueurs : C’est le général Feldt commandant la 1re division de cavalerie qui leur donnera le nom de « Cadets » et qui leur permettra de repartir libres vers la ligne de démarcation, aux ordres de leurs officiers, sans escorte allemande, une section de la Wehrmacht leur rendant les honneurs militaires au passage du pont à Beaulieu-lès-Loches. Les Cadets de Saumur furent également cités pour actes de bravoure dans l'Ordre de l'Armée par le général français
Maxime Weygand. Bilan Les pertes de cette bataille sont de 250 tués ou blessés du côté français, et de 132 tués et plusieurs centaines de blessés du côté allemand. 218 soldats français sont faits prisonniers par les Allemands après la bataille (mais qui seront relâchés plus tard par le général allemand Kurt Feldt). De nombreux autres soldats sont également portés disparus (plusieurs centaines d'hommes au total). Bibliographie - "Les Cadets de Saumur, Juin 1940", Patrick de Gmeline, Éditions Presses de la Cité, 2010. Source : http://fr.wikipedia.org
Le colonel Michon,commandant de l'école de Saumur
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