Leclerc signant l'acte de capitulation du Japon à bord de l'USS Missouri.
insigne 2ème DB
à la tête de la 2ème DB
avec les SS français à Bad Reichenhall
monument plage de St Martin de Varreville
Philippe François Marie, comte de Hauteclocque, puis Leclerc de Hauteclocque (par décret de 1945), né le 22 novembre 1902 à Belloy-Saint-Léonard (Somme) et mort le 28 novembre 1947 près de Colomb-Béchar (Algérie), est un français libre et maréchal de France. Les jeunes années Philippe de Hauteclocque, puis Leclerc de Hauteclocque est issu d'une famille aristocratique enracinée en terre d'Artois, noble depuis 1163, dont la devise est : "On entend loing sonner haulte clocque". Petit-fils du comte Gustave de Hauteclocque (Arras, 1829 - Naples, 30 avril 1914), historien et archéologue, maire de Bermicourt et de Marie-Henriette de Morgan-Frondeville (+ Paris, 1908). Le couple a trois fils : Henry (1862-1914, Mort pour la France), Adrien et Wallerand (1866-1914, Mort pour la France). Fils du comte Adrien de Hauteclocque (1864-1945) et de Marie-Thérèse van der Cruisse de Waziers (1870-1956), Philippe grandit au sein d'une famille catholique qui compte six enfants, outre lui : Guy (1892-1965), Françoise (1895-1919), Madeleine (1897-1935), Yvonne (1900-1967) et Colette (1906-1990). Il passe la plupart de ses vacances en famille dans le village de pêcheurs d'Audresselles. En 1922, après avoir préparé le concours à Sainte-Geneviève, il entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion Metz et Strasbourg), dont il sort deux ans plus tard en tant que major de la cavalerie. Il entre alors à l'École d'application de la cavalerie de Saumur, dont il sort en 1925, là encore, en étant major. Il épouse la même année, le 10 août 1925, Thérèse de Gargan qui a pour arrières-grands-parents le baron Théodore de Gargan et son épouse Marguerite de Wendel. Ils auront six enfants : Henri (1926-1952, Mort pour la France), Hubert, Charles, Jeanne, Michel et Bénédicte. Depuis 1918 (et jusqu'en 1930), la Sarre est sous occupation française en conséquence du
Traité de Versailles (1919) faisant suite à la Première Guerre mondiale. Le jeune Philippe de Hauteclocque a pour première affectation le 5e régiment de cuirassiers à Trèves ; après y avoir passé un an, il obtient une affectation au 8e Spahis, au Maroc. Il participe à la pacification du territoire au cours de la guerre du Rif, durant laquelle il se distingue. En 1929, le commandement du 38e Goum lui est confié. Il devient instructeur à l'École de Saint-Cyr en 1931. Lors d'un exercice à cheval, sa jambe se casse sous sa monture ce qui lui vaudra d'utiliser une canne tout le reste de sa vie. Au cours d'un second séjour au Maroc, il est promu capitaine en 1934, et obtient la Légion d'honneur. En 1938, il réussit le concours d'entrée à l'École de Guerre dont il sort major en 1939. De tradition catholique, fervent pratiquant, il a manifesté toute sa vie son attachement à sa foi. Seconde guerre mondiale 1939-1940 : la campagne de France En mai 1940, Philippe de Hautecloque est capitaine d'état-major à la 4e division d'infanterie, en poste sur le front belge et dans la Poche de Lille. Lors de l'attaque allemande, il est fait prisonnier, mais parvient à s'échapper et à rejoindre les lignes alliées, où il reprend le combat. Le 15 juin, il participe à une contre-offensive dans la plaine de Champagne au cours de laquelle il est blessé à la tête. Les blindés allemands ont ouvert le feu sur la maison dans laquelle il se trouvait et une partie du plafond s'est effondrée sur lui. La blessure ne semble pas l'affecter, à tel point qu'il continue le combat, jusqu'à ce qu'il soit à nouveau fait prisonnier. 1940-1942 : poursuite de la lutte en Afrique Le 17 juin 1940, il parvient à s'évader et prend le parti de poursuivre la lutte. Il traverse la France à bicyclette, malgré l'occupation allemande, rejoint sa femme et leurs six enfants sur les routes de l'exode près de Libourne en Gironde. Après les avoir mis au courant de sa volonté de se battre, il essaie de franchir les Pyrénées à Bayonne, sans y parvenir. Il y arrive finalement près de Perpignan. Il est brièvement arrêté en Espagne, puis arrive jusqu'au Portugal d'où il rejoint Londres par bateau. Il se présente au
général de Gaulle le 25 juillet. Afin d'éviter que des représailles ne soient dirigées contre sa famille, il a pris le pseudonyme de « François Leclerc », le patronyme étant très fréquent en Picardie et à Belloy même. Cette discussion a probablement changé sa vie. Le général de Gaulle, reconnaissant en lui un chef exceptionnel, le promeut de capitaine à chef d’escadrons dès leur première rencontre et lui donne pour mission de rallier l'Afrique Equatoriale Française à la France libre . Le 6 août 1940, il quitte l'Angleterre pour le Cameroun avec René Pleven, André Parant et Claude Hettier de Boislambert. Vingt jours plus tard, il débarque de nuit en pirogue à Douala avec 22 hommes. Il fait la connaissance du commandant Louis Dio , qui arrive de Fort-Lamy à la tête d'un détachement du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad. Il parvient à convaincre les autorités fidèles à Vichy de s'effacer et rallie le Cameroun, le Tchad et le Congo à la cause de la France libre sous l’égide de Félix Éboué et de Larminat. Leclerc est nommé Commissaire général du Cameroun et le 28 août, c'est toute l'AEF, à l'exception du Gabon qui s'est ralliée au Général de Gaulle. Celui-ci, au cours d'une visite à Douala le 8 octobre, donne son accord à Leclerc pour tenter de rallier le pays à sa cause. Avec l'aide des Forces françaises libres , repliées après l’échec de l’
expédition de Dakar (23-25 septembre), Leclerc débarque près de Libreville le 8 novembre et le 10 novembre, le Gabon se joint à la France libre. Leclerc est alors officiellement confirmé au grade de colonel par le général de Gaulle, grade qu'il s'était auto-attribué « comme par enchantement », selon l'expression de De Gaulle, en arrivant au Cameroun pour ne pas être en infériorité hiérarchique par rapport au lieutenant-colonel Bureau en poste à Douala, et il est désigné comme commandant militaire du Tchad. La France libre a pour la première fois une assise territoriale et stratégique significative. À partir de ces bases, sa colonne, qui compte notamment le capitaine Massu, effectue des raids de plusieurs milliers de kilomètres au milieu du désert, avec un équipement peu adapté aux conditions climatiques et au sol sableux et se dirige vers des postes italiens. Ayant pris l'oasis de
Koufra (28 février 1941) avec un canon et 300 hommes seulement, il fait le serment avec ses soldats de ne pas déposer les armes avant d'avoir vu le drapeau français flotter sur la cathédrale de Strasbourg. Il poursuit les combats en Libye et participe à la prise de Tunis par les Alliés avec la Force L (L pour Leclerc) au tout début de 1943. 1943-1945 : Libération de la France L'armée de Leclerc, qui a été nommé général, est équipée de matériel américain et profite de quelques mois de répit pour étoffer ses rangs, incorporant notamment d'anciens soldats de l'Armée d'Afrique, vichyste. Envoyée en Normandie, sa 2e division blindée (plus connue comme la 2e DB) débarque le 1er août 1944 dans la Manche sur la plage de Saint-Martin-de-Varreville, et va établir son premier camp à Vesly dans un champ dénommé « champ Robert », où il séjournera 10 jours, le temps de s'organiser avant de faire route sur Argentan et Alençon, tout en ayant au passage prêté main-forte, lors de la fermeture de la poche de Falaise , à Chambois-Mont-Ormel. Faisant partie de la 3e armée du général Patton , la division de Leclerc, ou « division Croix de Lorraine », devient parfois même le fer de lance des attaques américaines. Sa division libère le 12 août Alençon, s'illustre dans la forêt d'Écouves, mais bute le 13 août sur Argentan, qu'elle ne peut investir, gênant en fait les mouvements américains. Leclerc demande alors l'autorisation de quitter le théâtre des opérations en Normandie, pour : « Ne plus perdre un seul homme ici et libérer la capitale de la France. » Avec l'accord qu'il a arraché à ses supérieurs, la 2e DB fonce sur Paris, si bien que le 25 août 1944, le général Leclerc reçoit la reddition du général von Choltitz , gouverneur militaire allemand de Paris, à la gare de Paris-Montparnasse. La capitale a été libérée en deux jours, dans un mélange de liesse et de coups de feu. Les généraux de Gaulle et Leclerc descendent côte à côte l'avenue des Champs-Élysées alors qu'éclatent encore des accrochages sporadiques. Avant la fin de l'année 1944, le 23 novembre, ses troupes libèrent Strasbourg, occasion d'une prise d'arme pour rappeler que le serment de Koufra a été tenu. Ultimes faits d'armes, ce sont les soldats français de Leclerc qui s'emparent du Kehlsteinhaus, le « nid d'aigle » d'Adolf Hitler à Berchtesgaden en Bavière, quelques jours seulement avant l'armistice du 8 mai 1945. La voix teintée d'émotion, le 21 juin, il fait ses adieux avec solennité à sa division. Il la quitte pour rejoindre le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient en Indochine française occupée par le Japon depuis 1940. Le 2 septembre 1945, c'est Leclerc qui signe, au nom de la France, l'acte de capitulation du Japon à bord du cuirassé USS Missouri , en rade de Tokyo. Après-guerre Il participe également à la reconquête de l'Indochine occupée par le Japon (sans résistance jusqu'au coup de force du 9 mars 1945) à la tête du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient. Arrivé en octobre 1945, après la capitulation du Japon et la proclamation de l'indépendance par Hô Chi Minh le 2 septembre 1945, il parvient à rétablir la souveraineté française dans toute la Cochinchine et le Sud-Annam le 29 janvier 1946, tout en étant lucide sur la nécessité d'une solution politique. Au Tonkin, Hô Chi Minh accueille Leclerc favorablement, le 26 mars 1946 à Hanoï. En effet, celui-ci était pour la résolution de la crise qui secouait la colonie française par la voie politique. En 1946, Leclerc est nommé inspecteur général en Afrique du Nord. Décès et controverse sur ses circonstances Le 28 novembre 1947, au cours d'une tournée d'inspection en Afrique du Nord, son avion, un B-25 Mitchell est pris dans une tempête de sable. On suppose que le pilote est descendu à basse altitude pour trouver des repères géographiques, mais l'avion a percuté la voie ferrée, à côté du Djebel Aïssa, non loin de Colomb-Béchar. Les 12 occupants de l'appareil sont tués sur le coup. Un treizième cadavre a été retrouvé dans la carcasse de l'avion. Ce treizième corps, jamais identifié, a alimenté l'idée du complot. Conrad Kilian, mort le 30 août 1950 dans des circonstances controversées, est le premier à lancer l'idée : l'Angleterre aurait fait assassiner Leclerc à cause de la guerre secrète du pétrole dans le Fezzan, dans la partie ouest de la Libye. Cette théorie est reprise par la suite par d'autres sources. Aucune preuve ne permet toutefois d'étayer cette thèse, et Killian avait été qualifié de mythomane par Leclerc lui-même. Au contraire, Jean-Christophe Notin démontre que l'avion, modifié pour accueillir des passagers et déséquilibré par l'ajout d'une couchette à l'arrière, aurait simplement décroché alors qu'il volait à basse altitude, ainsi qu'il avait tendance à le faire à la suite de ces modifications. Selon la même source, qui cite plusieurs exemples, Leclerc avait à de nombreuses reprises durant la seconde guerre mondiale forcé des équipages à voler dans des conditions plus que défavorables, ce qui provoqua plusieurs accidents. Les légionnaires bâtiront en 1957 le « monument Leclerc », qui n'existe plus, sur le lieu de l'accident. Quelques vestiges ont été ramenés et déposés au Fonds historique maréchal Leclerc à Saint-Germain-en-Laye. Hommages posthumes La nouvelle de ce décès est un choc pour une France qui se relève difficilement d'une terrible guerre, et qui voyait en cet homme le libérateur de Paris et de Strasbourg, celui qui avait lavé l'affront de la défaite de 1940. Après un hommage national à Notre-Dame, la 2e DB escorte son chef vers l'Arc de Triomphe, où une foule de Français viennent s'incliner devant le cercueil du général d'armée. Il est inhumé dans la crypte des Invalides. Il a été élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume par décret du 23 août 1952. Le 30 novembre 1997, pour le cinquantenaire de l'anniversaire de son décès, une homélie ainsi qu'une messe furent célébrées en la cathédrale d'Amiens par l'évêque d'Amiens et par le père Cordier, ancien combattant de la 2e DB et aumônier général des anciens de la 2e DB. Controverse autour de l'exécution de Bad Reichenhall Le 8 mai 1945, à Bad Reichenhall (Haute-Bavière), douze Waffen-SS français sont remis à la 2e DB par les troupes américaines. À l'issue d'une rencontre entre Leclerc et les prisonniers, l'un des prisonniers fait preuve d'« insolence » : à la question « vous n'avez pas honte de porter l'uniforme des Boches ? », il répond au général que celui-ci porte lui-même un uniforme américain. Quelques clichés photographiques ont été pris lors de cette rencontre entre Français. Leclerc porte effectivement une tenue de combat d'origine américaine ; il sert toutefois sous les couleurs françaises, en obéissant à une autorité politique française, et est donc « sous uniforme français », contrairement aux SS français qui ont prêté serment à
Adolf Hitler. Or, à aucun moment depuis le 3 septembre 1939 la France n'a cessé de se trouver en état de guerre avec l'Allemagne, puisqu'aucun traité de paix n’a été conclu après l'armistice du 22 juin 1940. Les prisonniers sont emmenés dans une clairière pendant l'après-midi (alors que tous les combats en Allemagne ont cessé officiellement) et fusillés sans jugement par groupe de quatre par des soldats du Régiment de marche du Tchad. Ils sont néanmoins assistés religieusement par le père Gaume, aumônier d'un groupe d'artillerie de la division. Soixante ans après les faits, la responsabilité de ce crime de guerre reste discutée. Le père Gaume, désigné pour assister les fusillés, aurait déclaré que la décision d'exécuter les prisonniers aurait été prise "à l'état-major" de la division. Le 2 août 1948, le père Gaume avait déclaré aux gendarmes du Dahomey que l'ordre de fusiller les prisonniers avait été donné par "le commandant français", sans plus de précisions. Le père Fouquer, ancien aumônier de la 2e DB aurait affirmé que la décision a été prise par un officier de l'état-major après une conversation entre celui-ci et le général Leclerc. Bibliographie - Didier Corbonnois, "L’Odyssée de la colonne Leclerc, Les Français libres au combat sur le front du Tchad, 1940-43" – Éditions Histoire & Collections, 175 pages, 2003 - Philippe Leclerc De Hauteclocque," la légende d'un héros", Éditions Tallandier, 2002 - Jean-Christophe Notin, "Leclerc", Perrin, 2005, 620 pages (rééd. 2010) - "La Légende du général Leclerc", bande dessinée par Bertrand Guillou, éditions le Lombard, novembre 2007
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